Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #850 le: 26 February 2016 06:54:39 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°30
A l’occasion de la présentation de ses résultats, Martin Bouygues est revenu (Les Echos, 24/02) sur le rachat de Bouygues Telecom par Orange.
"Je veux un schéma gagnant pour tout le monde" et surtout pour ses collaborateurs, auquel il attache la plus grande importance. Il souhaite obtenir 10 à 15% du capital d’Orange, mais pour lui c’est le haut de la fourchette qui reste l’objectif.
Pour lui : "C’est dans l’intérêt de nos clients et des Français de passer de quatre à trois opérateurs télécoms (...) cela permettra une nouvelle dynamique de croissance de l’investissement ". Comme pour Stéphane Richard, pour Martin Bouygues, c’est 50-50, car : "Les discussions sont très complexes. Nous on passe derrière, il faut d’abord que les trois autres opérateurs se mettent d’accord entre eux sur le projet qu’ils veulent faire et ensuite Orange fera une offre éventuelle sur Bouygues Telecom" et "Si nous n’aboutissons pas à un schéma gagnant pour tout le monde, nous continuerons en stand alone ".
Lui auusi se donne jusqu’à fin mars pour conclure le deal.

D’autre part (Les Echos, 24/02), L'Etat français et Bpifrance ont en fin de semaine dernière signé un nouveau pacte d'actionnaires pour une durée de 2 an renouvelables visant leur participation au capital d'Orange dans la perspective de l'entrée en vigueur cette année des droits de vote doubles au sein de l'opérateur télécoms. Cela lui permettra d’avoir 30% des votes avec un capital de 23%. Au-delà de 30% l’Etat devra lancer une OPA. 
Un porte-parole de Bpifrance a déclaré que le nouveau pacte d’actionnaires n’avait pas de lien avec le rachat de Bouygues Telecom. A moyen terme, cela permet quand même de lever l’"épouvantail" d'une mainmise de Bouygues...

Bref depuis quelques jours les négociations (ou du moins les déclarations publiques) semblent se porter principalement sur le poids de Bouygues Telecom dans le capital d’Orange et sur le(s) moyen(s) pour que l’Etat y reste le principal actionnaire quoi qu’il arrive. Le reste est-il réglé ?

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #851 le: 29 February 2016 06:45:30 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°31
Alors que Martin Bouygues insiste pour rentrer à hauteur de 15% du capital d’Orange, le Figaro (édition papier du 25/02) confirme que le partage de Bouygues Telecom entre Free et SFR est bien avancé. Free se serait porté acquéreur d’une partie de la clientèle, de boutiques, de fréquences et du réseau. Reste à y mettre un prix et ce n’est pas si "simple".
Du coté de SFR (B&You, les clients THD pour 1,5 milliards d'euros et des fréquences pour 500 millions ?) les négociations seraient bien engagées, sans que le quotidien en donne le détail.

Pour Martin Bouygues, un point ne passerait pas. Free aurait demandé la prorogation de l’accord d’itinérance avec Orange pour une durée de 4 ans. Est-ce la feuille de route de L’ARCEP qui passe mal ?
Pour rappel, celle-ci prévoit la fin de Itinérance Bouygues/SFR entre fin 2016 et fin 2018. Pour la 3G Free/Orange entre fin 2018 et fin 2020 et pour la 2G Free/Orange entre début 2020 et fin2022. Il est clair qu’en cas de vente de Bouygues Telecom, que la feuille de route de l’ARCEP serait à affiner très sérieusement.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #852 le: 01 March 2016 06:50:29 »
Brèves du sport business et des médias - N°135
Vivendi vient de présenter ses résultats à fin décembre, ce qui permet de faire le point sur le nombre de clients du groupe Canal+.



Le nombre total de clients (Canal+, CanalSat et Netflix) baisse de 391 000 entre le T4 2014 et le T4 2015 et de 243 000 sur le dernier trimestre. Auparavant, la croissance française était tirée par CanalPlay mais celui-ci a perdu 157 000 clients sur le trimestre et gagné 14 000 clients sur un an. En retirant, la baisse serait de 405 000 clients, depuis 2012, la perte est 1,105 million depuis 2012 

Du coté de la concurrence (Tv payante et service SVod), BeIN Sports serait à 2,5 millions de clients, OCS à 2,5 millions et Netflix à +/- 600 000 clients.

La TV payante en France représente 31,4% du chiffre d’affaire du groupe contre 34,2% à fin 2014. Le CA de la télévision payante en France est en baisse de 2,1% sur un an.

Le résultat opérationnel ajusté (EBITA) de Groupe Canal+ s’établit à 454 millions d’euros, contre 583 millions d'euros à fin T4 2014. Cette baisse est principalement due à l’augmentation des droits sportifs.

Afin de renforcer son attractivité Canal+ a passé un accord d’exclusivité avec BeIn Sports. Cet accord doit être examiné par l’Autorité de la Concurrence sous deux à trois mois. Parallèlement une refonte des offres va être lancée afin de permettre à Canal+ d’avoir des offres « Sport » et/ou « Cinéma » et une offre entrée de gamme, comme le dit le communiqué : "Développement du segment entrée de marché (et) refonte de l’architecture de marque (...) Vivendi n’avait pas les moyens de supporter indéfiniment les pertes des chaînes Canal+ en France.", même si la trésorerie est de 6,4 milliards d’euros, le développement passe par Telecom Italia et Gameloft, mais également de soigner les actionnaires.

Vivendi a-t-il chargé la barque afin de faire passer son dossier devant l’ADLC ? En tout état de cause, la distribution exclusive de BeIN Sports ne sera pas suffisante pour retrouver une hausse des abonnements. Une sérieuse refonte des offres reste la condition première. Vivendi prendra-t-il le risque ?

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #853 le: 02 March 2016 06:50:56 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°162

L'ARCEP réprimande Bouygues Telecom et SFR
L'Arcep a mis en demeure par anticipation SFR et Bouygues Telecom quant à leurs obligations de couvrir en 4G, en janvier 2017, 40 % de la population des zones peu denses en France. Ils déclarent couvrir aujourd'hui respectivement 8 % et 12 % de la population.
L'enjeu est important : Bouygues Telecom et SFR pourraient écoper d'une amende calculée au prorata du nombre de kilomètres carrés concernés ou du nombre d'habitants. Ils risquent aussi la suspension ou l'interdiction de commercialiser leurs services jusqu'à ce que leurs obligations soient remplies. Mais ne dramatisons pas, cela ne devrait pas se produire.

Bouygues a réagi via un communiqué de presse : "Pour deux raisons, Bouygues Telecom tient à dire son étonnement devant le lancement de cette procédure publique dont le seul effet est d’accroître inutilement l’inquiétude des populations concernées. En premier lieu, Bouygues Telecom couvre en 4G, avec d’autres fréquences que les fréquences 800 MHz, une large partie des zones de déploiement prioritaires, ce que l’ARCEP omet de préciser. En second lieu, Bouygues Telecom ne voit aucune raison de penser, une année à l’avance, que les jalons de couverture sur lesquels il s’est engagé pour les fréquences 800 MHz ne seront pas respectés. La couverture mobile restant à réaliser par Bouygues Telecom porte sur environ 6% de la population nationale, soit la construction de 1 200 antennes relais en une année. Un effort largement à la portée de Bouygues Telecom, comme le régulateur le sait, d’autant qu’il sera réparti dans le cadre de l’accord de partage de réseau"

L’argument "d’accroitre l’inquiétude des populations concernées" va rester come un grand moment, c'est une vraie perle.

SFR (qui en vue d’autres et de plus graves avec l’ARCEP ) a fait plus sobre et lui ne s'est pas vexé : "avec la publication mensuelle de ses déploiements, SFR apporte la preuve de ses investissements et démontre sa capacité à tenir ses objectifs, comme ses obligations de déploiements, tels que présentés à l’ARCEP, dans le cadre de son plan de production, en janvier dernier". (revue de presse ARCEP du 19/02).

Consolidation du secteur mobile en Italie
CK Hutchinson Holding Limited, la maison-mère Hongkongaise de 3 Italia, et la néerlandaise VimpelCom, maison-mère de Wind, qui veulent fusionner sont toujours sous enquête de la Commission Européenne.
Bruxelles redoute une hausse des prix en Italie avec un nombre d'opérateurs mobiles qui passerait de quatre à trois. Bruxelles a demandé aux concurrents de Hutchison si une hausse des prix par l'entité issue de la fusion les amènerait à faire de même

Si l’opération se réalise, cela donnera naissance à un groupe fort de plus de 31 millions de clients dans la téléphonie mobile  auxquels s'ajoutent et 2,8 millions de clients dans la téléphonie fixe. Le nouvel opérateur pourra revendiquer 33,5% du marché du mobile, devant le 32,3% de Telecom Italia et le 27% de Vodafone.


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #854 le: 03 March 2016 06:53:22 »
Brèves du sport business et des médias - N° 136

Orange
Que veut faire Orange dans les contenus ? Lors de la présentation des résultats d’Orange, Stéphane Richard est revenu sur le sujet lors d’une discussion avec les journalistes. Selon Les Echos (16/02), il a annoncé qu’Orange allait revoir sa stratégie dans les contenus, rappelant qu’Orange voulait être un distributeur et en rester à ses activités actuelles en ce qui concerne la production de contenus. Un Comité Exécutif devait trancher entre les différentes options. Faut-il y voir un lien avec la demande de Vivendi d'une distribution exclusive de BeIn Sports par la groupe Canal+ ?

Stéphane Richard lors de la présentation de ses vœux à la presse avait lâché une petite phrase un peu énigmatique : "La question des droits Sportifs nous amènera à faire des choses ces prochains mois". De quoi s’agit-il ?

A la fin de la saison 2015/2016, Orange cessera la diffusion du championnat de L1 sur mobiles et tablettes. Ces droits étaient les derniers commercialisés par Orange France. En Espagne, Orange et le britannique Vodafone vont débourser à deux 330 millions d'euros pour avoir le droit de retransmettre les matchs de football espagnols dans les bars, les restaurants et d'autres espaces publics.

Rugby du Sud
Le site Mediasportif annonce que Canal+ a renouvelé les droits de toutes les compétitions de rugby à XV organisées par la SANZAR, l’organisation qui chapeaute le rugby en Nouvelle Zélande, Australie, Afrique du Sud et Argentine. Ces droits comprennent notamment :
Ce nouveau contrat avec la SANZAR comprendrait :
– le Super Rugby, où s’affrontent 18 clubs (ou provinces) de Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Australie.
– le Rugby Championship qui oppose la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, l’Australie et l’Afrique du Sud chaque été.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #855 le: 04 March 2016 06:50:18 »
L'ARCEP vient de publier ses données provisoires "Observatoire trimestriel des marchés de DÉTAIL des communications électroniques (services fixes haut et très haut débit) en France – 4ième trimestre 2015 - résultats provisoires - ".
Pour une fois, l’ARCEP publie ses données avant que la publication des résultats de l’ensemble des opérateurs.

1- Nombre d’abonnements haut et très haut débit (chiffres ARCEP)


Evolutions
Globalement, sur les 12 derniers mois le marché poursuit sa croissance avec un taux de 3,4%, c’est identique aux trimestres précédents. En 2014, sur la même période, ce taux était de 4,1 %. A noter que la croissance sur les douze derniers mois est de 900 000 nouveaux abonnements. Sur le dernier trimestre, l'ARCEP calcule 290 000 nouveaux clients.   

Le nombre d'abonnements à haut débit s'élève à 22,6 millions, soit un recul de 510 000 sur un an trimestre et une baisse de 94 000 sur le trimestre.

Pour le FTTH, sur un an, c'est une augmentation de 492 000 et un total de 1,425 000. Pour les autres abonnements THD c'est et 596 000 pour le très haut débit dont le débit est compris entre 30 et 100 Mbit/s.

Orange a gagné 121 000 nouveaux clients et Bouygues 92 000 clients. Soit un total de 213 000. Cela laisse 77 000 clients à se partager pour Free et SFR. Selon François04, Free aurait gagné 105 000 clients sur le T4, ce qui pourrait faire une baisse de 28 000 pour SFR. A confirmer bien sur.

Sur le FTTH, Orange revendique 960 000 clients sur un total de 1,425 000 comptés par l’ARCEP, soit une part de marché de 67,4%, contre 65,9% à fin septembre 2015 et 60,2% à fin décembre 2014.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #856 le: 07 March 2016 07:00:40 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°163

La Poste Mobile
La Poste Mobile vient de présenter ses résultats pour l’année 2015. Au total, c’est 1,2 million de clients et 588 000 nouvelles cartes sim. Mais en enlevant les résiliations, c’est juste un gain de 50 000 clients. L’objectif des 2 millions de clients est vraiment très loin. Le Mvno est puissant, mais stagne.   

Telecom Italia
Vivendi se renforce dans Telecom Italia et détient désormais 23,8% de la société italienne. Le groupe se rapproche du seuil des 25%, qui déclencherait le lancement d'une offre obligatoire sur la totalité du capital de Telecom Italia.
Parallèlement, Telecom Italia a décidé d'interrompre les négociations pour une éventuelle fusion entre sa filiale brésilienne Tim Participacoes et l'opérateur Oi.
Vivendi n’est pas le seul français. Xavier Niel est lui  aussi propriétaire d’options d’achat (dépourvues de droits de vote) exerçables entre juin 2016 et novembre 2017. JP Morgan a aussi pris 4,5 % du groupe et dispose d’options pour monter à 10,1 %,la part de la Caisse des dépôts et consignations est de 1,42%. Orange - par la voix de Stéphane Richard - n'est officiellement pas interessé.

Martin Bouygues
Martin Bouygues prépare sa succession et devrait quitter la présidence de son groupe dans 2 ans. Il va nommer son fils ainé et son neveu au conseil d’administration de Bouygues pour qu'ils se fassent les dents, afin de le remplacer dans quand ils seront prêts. En attendant, Olivier Roussat le pédégé de Bouygues Telecom pourrait assurer l’intérim après le départ de Martin Bouygues.   
Dans son cv Martin Bouygues pourra toujours rappeler qu’il y a un an - à l’égal de quelques vedettes sportives, politiques et du show-business - sa mort avait été annoncée par erreur.
Avec le rachat de Bouygues Telecom par Orange, il pourrait rentrer au Conseil d'Administration d'Orange.


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #857 le: 08 March 2016 06:55:14 »
Brèves du sport business et des médias – n° 137

Prix du foot à la tv
Le quotidien l’Equipe (édition papier du 25/02) a présenté un récapitulatif de ce que doit payer un client pour pouvoir regarder du sport (ligue nationale de football et Ligue des Champions) à la télévision en Allemagne, en Angleterre, en Espagne, en France et en Italie. Pour bien faire, il faudrait aussi corréler ces résultats avec ce que coûte avec une place au stade.
Evidemment, l’Angleterre est la plus chère, mais c’est aussi elle ou les droits tv sont les plus élevés, voir astronomiques.
 


BeIn Media Group
beIN Media Group s’est offert les studios de cinéma Miramax dont le catalogue contient 700 films totalisant 68 Oscars. BeIN Media Group qui compte 40 millions de clients a créé des chaînes BeIN Movies pour la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN) et signé des accords de distribution exclusifs avec Turner (Cartoon Network, TCM, CNN...) ou Discovery Communications (Discovery Kids, Animal Planet...) pour ses bouquets.
Est-ce que ce rachat participe au lancement d’une offre cinéma pour l'ensemble du groupe ? La question est de savoir si le rachat de Miramax préfigure un développement en dehors de la zone MOAN dans le cinéma. En France, ce serait étonnant, au regard de l’accord d’exclusivité signé avec le groupe Canal+. Dans le cas contraire, il reste OCS...

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #858 le: 09 March 2016 06:58:05 »
Free publie ses résultats demain et SFR le 15 mars. Orange, Bouygues et l'ARCEP ont publié les leurs. Cela permet de faire une estimation pour Free et SFR sur le fixe (adsl + ftth) et sur les forfaits mobiles.

Forfait mobile
Sur le mobile, la seule base de calcul est celle de l’ARCEP qui a déjà donné ses chiffres pour le T4. L’ARCEP a compté 1,237 millions de nouvelles cartes SIM sur les forfaits. Soit +515 000 grand public et +722 000 M2M. Orange décompte 435 000 nouveaux clients (+257 000 M2M et +178 000 pour le grand public). Bouygues compte 173 000 nouveaux clients.

Sur les forfaits Grand Public (à partir de la base ARCEP), il resterait donc +/- 629 000 cartes sim à répartir entre, Free et SFR et dans une moindre mesure les Mvno's.

Fixe
Sur le T4, l'ARCEP calcule 290 000 nouveaux clients. Orange a gagné 121 000 nouveaux clients et Bouygues 92 000 clients. Soit un total de 213 000. Cela laisse 77 000 clients à se partager entre Free et SFR. Selon François04, Free aurait gagné 105 000 clients sur le T4, ce qui pourrait faire une baisse de 28 000 pour SFR.

A confirmer bien sur.
« Modifié: 09 March 2016 07:09:53 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #859 le: 10 March 2016 07:04:24 »
Iliad vient de publier ses résultats pour le quatrième trimestre 2015.
Petit trimestre pour Free sur le fixe et atterrissage sur le mobile. Et annonce (enfin) plus de 200 000 clients sur le FTTH.



En fonction des résultats de Bouygues Telecom, de Free et d’Orange et de l’ARCEP, SFR pourrait avoir gagné 21 000 nouveaux clients sur le fixe et 259 000 sur les forfaits mobiles.
« Modifié: 10 March 2016 07:21:59 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #860 le: 11 March 2016 07:29:14 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°32
Lors de la présentation du rebranding de Mobinil en Orange Egypte, Stéphane Richard est revenu (Les Echos, 08/02) sur le rachat de Bouygues Telecom : "La dead-line est toujours fixée à fin mars. Il reste des tas de points à discuter : ce que va devenir la mutualisation des réseaux entre SFR et Bouygues Télécom est l’un d’eux, mais ce n’est pas le plus compliqué (…) On a fait du chemin, la possibilité d’un deal existe (…) Tout le monde doit faire des efforts, nous on en fait beaucoup alors que ce n’est pas nous qui avons le plus besoin de ce rapprochement".

Pour Martin Bouygues, un point ne passerait pas : Free aurait demandé la prorogation de l’accord d’itinérance avec Orange pour une durée de 4 ans. Et Stéphane Richard de répondre sur Xavier Niel (afin de calmer Martin Bouygues ?) : "C’est une constante chez lui. De temps en temps, il faut lui dire, mon cher Xavier, tu ne peux pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière !". De son coté Free, défend l’idée d’une période de transition entre l’annonce du rachat du réseau et des fréquences et sa mise en place effective.
D’autre part, cela se télescope forcement avec la feuille de route de L’ARCEP ? Pour rappel, celle-ci prévoit la fin de Itinérance Bouygues/SFR entre fin 2016 et fin 2018. Pour la 3G Free/Orange entre fin 2018 et fin 2020 et pour la 2G Free/Orange entre début 2020 et fin2022. Il est clair qu’en cas de vente de Bouygues Telecom, que la feuille de route de l’ARCEP serait à affiner très sérieusement.

Martin Bouygues et Stéphane Richard se sont donnés jusqu’à fin mars pour clore le dossier.

Thomas Reynaud – le directeur financier de Free - a déclaré (Les Echos, 10/03) lors de la présentation des résultats de Freeque : "Sur les grands équilibres économiques, cela commence à peu près à se dessiner. En revanche, nous sommes vigilants sur les aspects opérationnels et industriels d’une opération qui est relativement complexe".
Xavier Niel (La Tribune, 10/03) déclarant en off : "Il nous a dit que la probabilité que la fusion se fasse était très élevée et que tous les acteurs [Iliad, Numericable-SFR, Orange et Bouygues, Ndlr] y avaient intérêt. Xavier Niel a précisé qu'il n'y aurait aucun perdant et que des gagnants, mais que les discussions prenaient du temps parce que chacun négociait le bout de gras".

Le président de l’Arcep veillera à éviter un duopole renforcé. "Nous n’accepterons pas d’aller vers un duopole encore plus renforcé, que ce soit sur le fixe ou sur le mobile. C’est un enjeu clé pour la numérisation de l’économie" (revue de presse ARCEP du 07/03). C’est bien le minimum…

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #861 le: 14 March 2016 06:02:19 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°33
Selon Les Echos du jour, un accord est « quasi bouclé » avec Patrick Drahi et Xavier Niel sur la rétrocession d’actifs.
Pour l’heure, les discussions seraient en bonne voie et les protagonistes auraient de bonnes chances de conclure un accord. Tous deux vont se partager les fréquences, les réseaux et les clients mobiles. Free reprendrait moins d’actifs par rapport à ce qui avait été envisagé dans un premier temps, et en particulier a priori pas de clients mobiles.
Pour le quotidien il reste à mettre en musique la hauteur de participation de Bouygues Telecoms. Martin Bouygues veut 15% du capital, alors que l’Etat ne veux pas descendre en-dessous de 21% et veut limiter la montée en puissance de Martin Bouygues au capital.
Stéphane Richard et Martin Bouygues se sont donnés jusqu'à fin mars pour boucler l'opération. Dimanche soir, Stéphane Richard devait participer à une réunion avec l’Etat pour tenter d’harmoniser les positions.
Détail attristant : pour le quotidien : "c’est Stéphane Richard, le PDG d’Orange, qui pilote les discussions pour le compte des quatre opérateurs télécoms. Les autres patrons, Patrick Drahi, Xavier Niel et Martin Bouygues, eux, ne s’adressent pas la parole"

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #862 le: 16 March 2016 06:02:50 »
SFR vient de présenter ses résultats au 31 décembre 2015. Le très haut débit et les forfaits mobiles retrouvent des couleurs, pour le reste, c’est dans le rouge.

C’est en net baisse sur l’ADSL (-83 000 et 1,80%) et en hausse sur le très haut débit (+90 000).Le solde sur le fixe est en hausse de 7 000 clients, après une baisse de 43 000 sur le T3, de 119 000 sur le T2 et de 57 000 sur le T1.

Il n’y a pas de détails sur le type de très haut débit.

Sur l’année 2015, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 11,039 milliards d’euros en baisse de 3,5% par rapport à 2014. La marge d’EBITDA ajusté a gagné 6,9pts en un an à 35,0%



Que prendre en compte pour avoir une vue exacte du nombre de clients SFR avec un connexion très haut débit (cable et FttH) ? Car c'est ce qui est recherché dans la publication des divers récapitulatifs.

Il faut aller voir les résultats de la maison mère – Altice - pour y voir un peu plus clair, car le communiqué publié par SFR ne donne qu'un chiffre, alors que le communiqué publié par Altice en donne 3.

Celui publié par SFR agrège les clients avec une connexion très haut débit, mais aussi les clients avec seulement le service tv et ayant une connexion fixe chez un autre fournisseur. Intéressant, mais trop large. C'est bien sur ce chiffre qui est mis en avant.

Chez Altice, il existe également la notion de «Triple Play Customers» qui peut être satisfaisante mais réductrice. Un client peut très bien avoir une connexion très haut débit et pas le téléphone.

Une autre notion existe, c'est celle de RGU Broadband. La definition donnée par Altice est la suivante : "RGUs relate to sources of revenue, which may not always be the same as customer relationships. For example, one person may subscribe for two different services, thereby accounting for only one subscriber, but two RGUs. RGUs for pay television and broadband are counted on a per service basis and RGUs for telephony are counted on a per line basis"

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #863 le: 16 March 2016 06:03:46 »
Quelques données sur les parts de conquête sur les forfaits mobiles (avec le M2M) et sur le fixe (avec le très haut débit) pour les 4 principaux opérateurs. 
Sur le mobile et avec le M2M, pour le quatrième trimestre consécutif Orange arrive devant Free. SFR redresse la tête. Hors M2M, Free reste en tête. 
Sur le fixe, à noter la montée en charge d’Orange sur le FTTH et le bon trimestre pour de Bouygues et le tassement de Free. SFR est légèrement positif. 

Parts de conquête sur les forfaits mobiles au T4 :
Orange 435 000 nouveaux clients, soit 34,4% de parts de conquête,
Free, 370 000 soit 29,2%,
SFR  287 000, soit 22,7%.
Bouygues 173 000, soit 13,7%,
Total 1,265 000

Parts de conquête sur fixe (ADSL et très haut débit) au T4 :
Orange 121 000 nouveaux clients, soit 43,8% de parts de conquête,
Bouygues 92 000, soit 33,3%,
Free, 56 000 soit 20,3%,
SFR 7 000 soit 2,5%.
Total 276 000

Parts de conquête sur les forfaits mobiles sur 2015 :
Orange 2,180 000 nouveaux clients, soit 47,5% de parts de conquête,
Free, 1,580 000 soit 34,4%,
Bouygues 808 000, soit 17,6%,
SFR 25 000, soit 0,5%.
Total 4,593 000

Parts de conquête sur fixe (ADSL et très haut débit) sur 2015 :
Orange 380 000 nouveaux clients, soit 37,6% de parts de conquête,
Bouygues 360 000, soit 35,6%,
Free, 270 000 soit 26,7%,
SFR est négatif de 229 000.
Total 1,010 000


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #864 le: 17 March 2016 06:53:26 »
Après la publication des résultats de Bouygues, Free, Orange et SFR, voici le tableau récapitulatif des parts de marché dans le fixe à fin décembre 2015.



Précisions
- Les données (exprimées en milliers) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR. 
- La catégorie « autres » est calculée en prenant le total ARCEP à fin décembre 2015 défalqué des totaux publiés par les opérateurs à fin décembre.
- On y trouve donc par exemple les opérateurs DCOM, il y a également les opérateurs professionnels et les opérateurs locaux, les FAI alternatifs, mais aussi La Poste Mobile.
- Pour lire le tableau : Orange est à 39,96% de parts de marché avec 10,743 millions de clients et a recruté 380 000 nouveaux clients entre le T4 2014 et le T4 2015, soit une augmentation de 3,7% de sa base clientèle. 

Bouygues – avant fermeture ? - poursuit ses gains de parts de marché et est installé au dessus de 10%. Pour Bouygues, il aurait fallu l’atteindre plus vite et plus tôt. 

Free se la coule douce et termine troisième sur l’année, qui restera très moyenne. De plus, le résultat est obtenu avec braderie via ventes-privées. Petite satisfaction : avant le rachat de Bouygues, Free devrait repasser devant SFR.

Orange flirte avec la barre des 40% de pdm et a stoppé sa baisse. Les bons chiffres sur le très haut débit lui permet de garder ses parts de marché, mais rien n'est acquis, il va lui falloir conquérir beaucoup plus reprendre sur ses concurrents. Il termine numéro 1 sur 2015.

SFR est toujours négatif sur 12 mois et se redresse légèrement sur le T4.  Des pertes de clients pour le troisième trimestre consécutif ! La remontée ne va pas être simple sauf à intégrer une grosse partie des clients Bouygues Telecom, sauf miracle, Free devrait lui reprendre la deuxième place, l’écart n’est plus que de 38 000 clients.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #865 le: 17 March 2016 11:50:24 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°34
Stéphane Richard s'est montré relativement optimiste sur le rachat de Bouygues Telecom (Le Figaro, 16/03) : "Ces discussions sont sur le point d’aboutir. On est à peu près d’accord sur les grandes masses de cette répartition (...) Les grands équilibres et la logique de répartition sont établis, c'est une condition nécessaire mais pas suffisante pour établir un schéma gagnant-gagnant".

Le Monde précisait que : "les équipes de Free et de SFR ont rencontré à tour de rôle celles de Bouygues Telecom vendredi 11 mars et lundi 14 mars (...) Au final, Bouygues devrait retirer autour de 10 milliards d’euros de la vente de sa filiale, principalement sous la forme d’une participation au sein d’Orange. Les rétrocessions d’actifs devraient représenter 6 milliards d’euros, une somme qui comprend la fiscalité à payer sur les plus-values de cession"
Selon Le Monde, SFR :"devrait se partager avec Orange les 2,8 millions de clients fixes et les 11,9 millions de clients mobiles de Bouygues Telecom. SFR devrait en particulier récupérer la clientèle entreprises de l’opérateur, mais aussi les abonnés à B & You, son offre d’entrée de gamme".  et Free : "préfère se concentrer sur les fréquences et le réseau. En outre, il devrait récupérer « quelques boutiques » sur les 550 que possède Bouygues Telecom".

Free devrait continuer sur l'itinérance Orange, le temps de récupérer le réseau de Bouygues. Les Echos ajoute que SFR pourrait mettre 4 milliards sur la table et Free 2 milliards, pour Le Monde, c’est 3,5 milliards et 2,5 milliards. Reste à régler la participation de l'Etat qui veut rester au minimum à 21% et avoir une minorité de blocage afin d'empêcher Bouygues de monter au capital.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #866 le: 18 March 2016 06:55:53 »
Après la publication des résultats de Bouygues, Free, Orange et SFR, voici le tableau récapitulatif des parts de marché dans le mobile à fin décembre 2015.



Précisions
- Les données sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR. 
- Par opérateur, c’est le nombre total de clients (y compris les Mvno et filiales) qui est pris en compte. Pour avoir un peu plus de détails voir les chiffres de L’ARCEP et ceux publiés par les opérateurs.
- Pour lire le tableau : Orange est à 39,1% de parts de marché avec 29,217 millions de clients et a gagné 1,104 000 clients entre le T4 2014 et le T4 2015, soit une hausse de 3,9%.

Le détail
Bouygues fait un trimestre moyen. L’absence de promotions de fin d’année a certainement été un facteur important. Son différentiel avec Free ne tient plus qu’à un fil : 205 000 clients. Même si le rythme de recrutement de Free se normalise, Free sera complétement d’ici fin mars. Sur les forfaits, c'est déjà le cas : Free est passé devant pour 746 000 clients.
Free est à 15,6% du marché. Problématique identique aux trimestres précédents : comment atteindre l'objectif affiché de 25% du marché ? Sur 2015, la hausse reste importante, mais moindre que les années précédentes. Le recrutement se normalise petit à petit.
Orange continue de perdre sur le prépayé et les Mvno’s et est en forte croissance sur le M2M. Sur ce trimestre - comme pour l’année 2015 - et en incluant le M2M, Orange  termine devant Free.
SFR plonge un fois de plus, même si en glissement annuel c’est un peu moins fort que les trimestres précédents et heureusement que le M2M est là pour limiter un peu cet effondrement. Comme sur le fixe, la reconquête devra être vigoureuse et passera peut-être par le rachat d’une partie des clients mobiles de Bouygues Telecom.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #867 le: 21 March 2016 06:50:13 »
Après la publication des résultats à fin décembre 2015, voici un récapitulatif sur quelques données générales publiées par Bouygues Telecom et Free. Quel est le troisième opérateur mobile ?



Mobile
Bouygues résiste encore sur quelques points, comme le nombre de clients sur le segment mobile et est même resté devant Free pour 205 000 clients. Partie remise pour le T1 2016 ? Bouygues restera devant en ce qui concerne le chiffre d’affaire du segment mobile. 

Fixe
Sur le fixe, depuis décembre 2013 et malgré ses efforts commerciaux, Bouygues n’a comblé l’écart avec Free que pour 277 000 clients. Autant dire pas grand chose. A contrario, sans cela combien Bouygues aurait perdu ?

Finance
Sur le chiffre d’affaire Bouygues est resté devant pour 91 millions, alors que l’avance était de 270 millions à fin 2014 pour Bouygues et de 900 millions à fin 2013.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #868 le: 22 March 2016 07:01:30 »
Après la publication des résultats de Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR à fin décembre 2015, voici un tableau récapitulatif des parts de marché pour le très haut débit selon les critères de l’ARCEP (débit >= 30Mbts).

Précisions
- Les opérateurs gagneraient à publier des chiffres clairs et à séparer le VDSL du reste du THD.
- Free (enfin ! )a publié des chiffres au 10 mars et comptabilise 200 000 clients sur le FTTH. Ce qui donne environ 185 000 à fin décembre. Cela se poursuivra-t-il lors des prochaines publications ?
- Pour lire le tableau : SFR est à 51,3% de parts de marché avec 1,634 million de clients et un gain de 263 000 sur 12 mois.

La synthèse


Bouygues Le THD représente 14,6% et 15,6% à fin décembre 2014, 18,3% à fin décembre 2013 et 16,1% à fin 2012. Bref, cela baisse lentement.

Free Le FTTH représente 3,0% et 1,7% à fin décembre 2014. Cela progresse donc mais très faiblement.

Orange Le FTTH représente 8,9% de sa base clientèle et 5,4% à fin décembre 2014, 3,2% à fin 2013 et 1,8% à fin 2012. Progression vraiment significative.

SFR/Numericable Le THD représente 26,5% de sa base clientèle et à fin décembre 2014. Progression régulière, mais SFR va-t-il profiter à plein du développement du très haut débit ?

Selon les chiffres de l’ARCEP à fin décembre : il y avait 4,265 millions de clients en THD. Il restait environ 1,080 000 clients pour le VDSL2(dont celui de Free et d'Orange) >= 30 Mbit/s et le THD pour les petits opérateurs en défalquant les résultats de Bouygues, Free, Orange et SFR.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #869 le: 23 March 2016 06:56:29 »
Récapitulatif des parts de marché sur le Ftth à fin décembre 2015. L'ARCEP compte 1,425 million de clients sur ce segment.

Orange a publié des chiffres. SFR/NC compile l’ensemble des technologies très haut débit, Free a donné 200 000 clients au 10 mars, soit environ 185 000 à fin décembre et Bouygues doit être à environ 57 000 clients (57 000 = THD Bouygues = 406k – 359K marque blanche SFR).  La rubrique « SFR + Autres » est calculée en prenant le nombre total d’abonnements qui est publié par l’ARCEP, auquel on retranche les chiffres de Bouygues, Free, Orange.
Orange poursuit son avance, grâce à sa force de frappe alors que la concurrence qui affiche des objectifs élevés se contente d'un train de sénateur.

Orange compte 960 000 clients, soit 67,4% du total.
SFR + autres par déduction, compterait 223 000 clients, soit 15,6%.
Free compterait 185 000 clients, soit 13,0%.
Bouygues compterait 57 000 clients, soit 4,0%.
« Modifié: 23 March 2016 07:09:05 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #870 le: 23 March 2016 11:29:41 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°35
Vers une accélération du dossier ?
D'abord via le revue de presse du 22/03 de l'ARCEP : "Bouygues Telecom et Orange envisagent de conclure d’ici la fin de cette semaine. Il ne resterait plus que quelques points techniques à faire avaliser par l’Etat (La lettre de l’Expansion)"
Et via un tweet d'Elsa Bembaron qui suit le dossier pour Le Figaro


Fin mars est la date butoir fixée par Martin Bouygues et Stéphane Richard. Le temps file, c'est quasiment money time...


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #871 le: 24 March 2016 06:56:32 »
Alors que les FAI’s ont publié leurs résultats du quatrième trimestre, quelques statistiques sur le très haut débit peuvent en être tirées : celle du niveau du taux d’occupation des prises très haut débit, soit le nombre de clients par rapport au nombre de prises connectables.

Taux d’occupation
Le taux d’occupation est le taux du nombre de clients par rapport au nombre de lignes connectables. Pour SFR, à fin décembre, ce taux est de 16,7% sur les clients avec une connexion internet et de 19,0% pour Orange.
A fin décembre 2014, il était de 15,2% pour SFR et 15,5% pour Orange. A fin décembre 2013, il était de 14,9% pour Numericable et 12,4% pour Orange.
A ce jour, c’est 8% pour Free et 3,8% pour Bouygues Telecom.
L’objectif pour Orange est d’avoir une base de 60% clients sur fibre d'ici à 2018 et de 2 millions de clients d’ici à la fin de l’année.

Lignes connectables
Chez SFR, le nombre de lignes connectables est de 9,323 millions dont 83% de lignes « fibre «  (à partir de 100Mbit/s et jusqu'à 1 Gbit/s), soit 7,711 millions, contre 9,036 millions 71% de lignes « fibre » soit 6,451 millions à fin décembre 2014.
Chez Orange, c’est 5,061 millions de ligne connectables, contre 3,642 millions à fin décembre 2014. C’est 2,5 millions pour Free et 1,5 millions pour Bouygues.

Gains de nouveaux clients ?
Dans la conquête de nouveaux clients, Orange fait mieux que SFR, mais cela reste à un niveau relativement moyen en termes de gains en parts de marché. 
Orange
A fin décembre, sur 133 000 nouveaux clients, 63 000 étaient des migrations et 70 000 de nouveaux clients.
A fin septembre sur 107 000, 42 000 étaient des migrations et 65 000 de nouveaux clients.
A fin juin, sur 82 000, 43 000 étaient des migrations et 39 000 de nouveaux clients.
A fin mars sur 75 000, 38 000 étaient des migrations et 37 000 de nouveaux clients.
Au total, depuis janvier 2014, Orange a gagné 641 000 clients sur le ftth, 328 000 étaient de «nouveaux » clients, soit 51,2% (48% sur l’année 2014 et 47,7% sur 2015).
SFR
Pas de chiffres pour le T4. A fin juin sur 70 000 nouveaux clients, 64 000 étaient des migrations et 6 000 de nouveaux clients. A fin mars sur 48 000 nouveaux clients, 22 000 étaient des migrations. 

Objectifs de développements
Lors de la présentation de son plan « essentiels 2020 », Orange a prévu le raccordement de 12 millions de foyers pour fin 2018 et 20 millions à fin 2022.
Chez SFR, un plan d’action prévoit de desservir 12 millions de prises en 2017,18 millions en 2020 et 22 millions en 2022.
Bouygues déclare 1,5 millions de prises ftth à fin 2015 et prévoit 6,5 millions de prises à terme.
Free prévoyait (en 2006) 4 millions de prises pour 2012 et 750 000 abonnés (il vient juste de dépasser 200 000 clients) et a 2,5 millions de prises raccordables.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #872 le: 24 March 2016 09:39:54 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°36
Bercy donne son accord pour que Bouygues prenne 12% d'Orange (BFM):
"Selon nos informations, l'État, qui détient 23% d'Orange, vient tout juste d'assouplir sa position pour se rapprocher des exigences de Martin Bouygues. Bercy aurait accepté que Bouygues prenne 12% du capital d’Orange au moment du rachat, alors que le ministère militait jusqu'à présent pour une participation maximum de 9% additionnée d'une clause empêchant Bouygues de monter davantage. (...) Il s’agit néanmoins d’un premier compromis. Martin Bouygues devra encore batailler pour obtenir le droit d'atteindre, plus ou moins rapidement, en rachetant des titres sur les marchés, le pallier de 15% du capital d'Orange. C’est l'objectif que s'est fixé l'industriel. Quel que soit le schéma retenu, l’État ne verra pas sa participation descendre en dessous de 20%, ce qui lui permettra de conserver une minorité de blocage."

Emmanuel Macron, reçoit aujourd'hui à 15h00 Stéphane Richard et à 17h00 Martin Bouygues.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #873 le: 28 March 2016 08:15:01 »
Après la publication des résultats de Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR à fin décembre 2015, voici un tableau récapitulatif des parts de marché sur les forfaits mobiles (y compris le M2M) pour les 4 opérateurs nationaux :



Malgré les promotions de fin d'année,  les opérateurs restent stable sur ce T4. Sur l’année, tout le monde profite de la baisse de SFR et Orange plus particulièrement du développement du M2M. Avec ce segment SFR et Bouygues réussissent soit à garder un solde positif, soit à conserver sa part de marché. Free termine en tête sur l’année 2015 et creuse l’écart sur Bouygues, mais est encore très loin des 25% des parts de marché escomptée à long terme.

Précisions
- Les données sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.
- Au T4, Orange compte 24,141 millions de clients (particuliers, M2M, professionnels) avec un forfait, ce qui représente une part de marché de 37,7%.

Pour rappel :

Parts de conquête sur les forfaits mobiles au T4 :
Orange 435 000 nouveaux clients, soit 34,4% de parts de conquête,
Free, 370 000 soit 29,2%,
SFR  287 000, soit 22,7%.
Bouygues 173 000, soit 13,7%,
Total 1,265 000

Parts de conquête sur les forfaits mobiles sur 2015 :
Orange 2,180 000 nouveaux clients, soit 47,5% de parts de conquête,
Free, 1,580 000 soit 34,4%,
Bouygues 808 000, soit 17,6%,
SFR 25 000, soit 0,5%.
Total 4,593 000

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #874 le: 28 March 2016 21:49:08 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°37
Pour Les Echos : "Selon nos informations, Bouygues a convoqué un conseil d’administration mercredi". Le 31 mars mars est la date limite fixée par Martin Bouygues et Stéphane Richard. Stop ou encore ?

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #875 le: 29 March 2016 06:53:30 »
Avec la publication des résultats de Orange, de SFR et des statistiques sur les services mobiles de l’ARCEP, il est possible d’avoir une vue sur ce que représente le M2M (Machine to Machine). Le segment est en phase de développement astronomique. 
A ce jour, Bouygues Telecom et Free ne sont pas intégrés car ils ne donnent pas de statistiques globales sur ce segment. Bouygues a juste donné 68 000 nouvelles cartes sim  pour le T2, 75 000 pour le T3 et 72 000 sur le T4

Pour l’ARCEP, la définition du parc MtoM est la suivante : «nombre de cartes SIM utilisées pour la communication entre équipements distants (gestion à distance d’équipements, terminaux et serveurs, fixes ou mobiles). (…) Sont prises en compte les cartes SIM équipant les « machines », que la communication se fasse uniquement en réception, uniquement en émission ou les deux. Ne sont pas comptabilisées dans cette rubrique les cartes utilisées pour les communications interpersonnelles et les cartes internet exclusives».

Précisions
- Au T4 2015, SFR avec 4,649 millions de cartes SIM est à 44,1% de parts de marché et a progressé de 424 000 cartes sur 12 mois, soit un gain de 10% de sa base clientèle.
- La rubrique "autres" est calculée en défalquant les chiffres de SFR et Orange au total de l'ARCEP.



Comme sur le segment Grand Public, SFR – qui est leader sur ce marché - est en train de perdre des parts de marché au profit d'Orange. Depuis 12 mois, le marché se réequilibre entre les deux leaders.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #876 le: 30 March 2016 06:58:09 »
Deuxième récapitulatif sur le M2M : son impact par rapport aux forfaits. Pour rappel, Bouygues Telecom et Free ne donnent pas de statistiques sur ce segment.
A  travers son plan Perspectives 2020, Orange mise gros sur les objets connectés. “Sur le milliard d'euros de diversifications que nous visons d'ici 2020, 600 millions doivent venir de ce segment.”.

Précisions
- Les données (en milliers) sont compilées à partir des communiqués publiés par Orange, SFR et l’ARCEP.
- Au T4 2015, SFR comptabilise 4,649 millions de forfaits M2M, soit 26,9% du total de ses forfaits. Orange 3,878 millions soit 15,1% de ses forfaits et l'ARCEP 10,549 millions, soit 15,1% des forfaits. 
 

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #877 le: 30 March 2016 07:13:08 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°38
Selon Le Figaro (30/03) : "Des conseils d'administration «non conclusifs» doivent se tenir mercredi après-midi chez Orange et Bouygues Telecom. Ils ouvriraient la porte à de nouveaux rounds de négociations, au-delà de la date du 31 mars fixée par Martin Bouygues, en se fondant sur des accords de principe". 
Et Selon Europe1, Free reprendrait les 550 boutiques de Bouygues Telécom.

Globalement, les négociations continuent et les réunions et conciliabules s'enchainent. La fumée blanche va-t-elle sortir ?


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #878 le: 31 March 2016 06:46:47 »
Ce tableau récapitule le nombre de clients pour Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR pour le mobile (prépayé et forfait) et pour le fixe de 2012 au T4 2015 avec la part de marché (pdm) correspondante.

Précisions
- Les données sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR. 
- Pour SFR, les clients de Virgin Mobile et ceux de Numericable sont inclus à partir de 2012.
- Le(s) Mvno(s) sont inclus chez leur(s) opérateur(s) hébergeur(s).
- Orange compte 39,951 millions de clients, soit 39,7% du total.



Sur les 12 derniers mois, dans un marché en hausse, SFR baisse de 2,1 points et mécaniquement tout le monde en profite. Free +1,3 points (merci le mobile), Bouygues +0,7 points (merci le fixe) et Orange +0,2 point (merci le M2M et le Ftth). 

Sur la période, Orange baisse de 3,1points et se maintient un peu en dessous de 40% de parts de marché. SFR chute de 3,3 points et devra batailler pour repasser les 30%. Bouygues reste stable au prix de très gros efforts, mais voit Free prendre beaucoup d'avance. Free gagne 6,2 points, mais va devoir piocher pour atteindre la barre des 20%.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #879 le: 31 March 2016 07:24:28 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°39
Après un Conseil d’administration chez Bouygues et Orange, les deux opérateurs se donnent jusqu’à dimanche pour conclure. La valorisation de Bouygues et dans une moindre mesure celle d’Orange pose encore problème.
Derrière l’opération, l’Etat ne veut pas être trop dilué et veut rester maitre chez Orange et ne veut pas montrer qu’il brade l’opérateur historique. Bouygues réclame 10 milliards et veut 10 à 15% du capital d’Orange. Mais combien coûte Orange ?
Pour faire le point un communique de presse de Bouygues : "Le conseil d’administration réuni le 30 mars 2016, a constaté que les négociations entre Orange et Bouygues n’étaient pas suffisamment avancées. Il se réunira donc avant la fin du week-end prochain afin de prendre une position définitive sur la poursuite de ce projet de rapprochement" et Orange : "Orange a réuni son Conseil d’Administration le 30 mars 2016 sur les discussions en vue d’un rapprochement avec Bouygues Telecom. Le Conseil a pris acte du fait que les négociations n’étaient pas suffisamment avancées. Orange réunira son Conseil d’Administration pour examiner le résultat de ces discussions d’ici le 3 avril 2016 prochain".

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #880 le: 01 April 2016 06:50:34 »
Brèves du sport business et des médias – n° 138

Canal+
Cela phosphore à Canal+ et les changements sont annoncés comme profonds. C’est ce déclare le DG de Canal+ (Le Figaro, 09/03) : "Nous devons réinventer complètement le modèle (de Canal+). Il ne s'agit pas de raisonner par petites touches. Nous sommes dans une vraie logique de page blanche (...) Nous allons étudier tranche par tranche, émission par émission, les optimisations possibles".
Les offres commencent à se dessiner : "Toutefois, s'ils souscrivent parallèlement un abonnement à la chaîne cryptée, ils bénéficieront d'une ristourne d'une demi-douzaine d'euros sur la facture totale (...) Est aussi prévu un mini-bouquet CanalSat avec uniquement des chaînes sportives (beIN Sports, Eurosport...), qui sera vendu 14 euros la première année, puis une vingtaine d'euros ensuite. À noter que beIN Sports restera accessible via tous les fournisseurs d'accès internet, sauf sans doute Numericable".

BeIN Sports
A propos du projet de distribution exclusive de BeIN Sports via le groupe Canal+, Bruno Lasserre a donné quelques lignes rouges (édition papier du Figaro du 14/03) : un accès « stand alone » de BeIN Sports à 13€ et une concurrence sur l’achat des droits sportifs. 
Il reconnaît que Canal+ doit réinventer son modèle dans un monde qui « bouge ». L’ADLC a lancé une consultation auprès des chaines, des détenteurs de droits sportifs (ligues de foot, de rugby de hand, etc…), les FAI’s. Lors du Show Hello (Le Monde, 16/03), Stéphane Richard est revenu sur le sujet et a annoncé qu’il sera attentif à ce que les abonnés d’Orange ne soit pas lésé.
Selon BFM (24/03), Canal+ aurait proposé 1,5 milliard d’euros sur 5 ans à BeIn Sports pour s’assurer une distribution exclusive. A titre de comparaison, Canal verse seulement 50 millions d'euros par an à Eurosport pour une distribution exclusive.
BeIn Sport resterait accessible à l’abonnement sans passer par CanalSat et Canal+ pourrait offrir une ristourne de 6€ en cas d’abonnement aux deux bouquets. De son coté, un bouquet sport (BeIn Sports, Eurosport) serait proposé à 14€ la première année, puis 20€ la deuxième.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #881 le: 01 April 2016 17:37:10 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°40
Selon Le Figaro, c'est stop : "Le rachat de Bouygues Telecom par Orange n’aura pas lieu. Selon nos informations, les deux groupes réunissent de nouveau leurs conseils d’administration respectifs ce vendredi soir pour constater l’échec des discussions.
Bouygues devrait donc continue en "stand alone". On devrait connaitre la petite histoire de ce "ratage" assez vite.

Le communiqué d'Orange : "A l’issue de discussions approfondies, le Conseil d’Administration d’Orange a constaté qu’un accord en vue d’un rapprochement avec Bouygues Telecom n’a pu être trouvé. Il a donc été décidé de mettre un terme aux discussions engagées le 5 janvier dernier entre Orange et Bouygues. Fort de sa dynamique, Orange poursuit l’exécution de son plan stratégique engagé en 2015 basé sur l’investissement dans les réseaux très haut débit et une expérience client incomparable, et maintient l’ensemble de ses objectifs financiers."

Le Communiqué de Bouygues : "Orange et Bouygues ont annoncé le 5 janvier 2016 avoir engagé des discussions pour explorer d’éventuelles opportunités de rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange.
Dans le cadre de ces négociations, Bouygues a attaché une grande importance aux éléments suivants :
- l’intérêt des collaborateurs de Bouygues Telecom et les garanties sociales à leur apporter dans une telle opération ;
- le niveau de participation de Bouygues dans le capital d’Orange et la gouvernance associée
pour être un actionnaire significatif permettant d’accompagner la croissance d’Orange sur le long-terme ;
- le risque d’exécution ;
- la valeur retenue pour Bouygues Telecom.
Après trois mois de discussions avec Orange, un accord sur l’ensemble de ces points n’a pu être trouvé. En conséquence, le conseil d’administration de Bouygues réuni le 1er avril 2016, a décidé à
l’unanimité de mettre fin aux négociations en cours. Dans un marché où l’hypothèse d’une consolidation devient désormais durablement exclue, Bouygues
Telecom poursuivra sa stratégie stand alone qui a permis d’ores et déjà un retour à la croissance du chiffre d’affaires et de l’Ebitdaa dès 2015.
Bouygues reste convaincu que le marché des télécoms représente un potentiel de croissance important porté par le développement exponentiel des usages
numériques et que Bouygues Telecom est particulièrement bien placé sur ce marché pour bénéficier de cette dynamique. Il dispose en effet d’un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son
portefeuille de fréquences et à son réseau 4G, reconnu comme l’un des meilleurs du marché, et il continuera d’animer fortement le marché du Fixe.
Dans ce contexte, Bouygues confirme un objectif de marge d’Ebitdab de Bouygues Telecom de 25% en 2017 et de 35% à plus long terme.
"
« Modifié: 01 April 2016 18:16:27 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #882 le: 02 April 2016 09:07:50 »
Rachat de Bouygues Telecom par Orange ? N°41
c'est la quatrième tentative de rachat de Bouygues qui échoue en deux ans ! Pour Le Figaro, les responsabilités viennent d'Emmanuel Macron et de "Martin Vial, le patron de l'Agence des participations de l'État (APE) qui détient avec BPIfrance 23% du capital d'Orange, ont fait part de trois exigences jugées inacceptables par Martin Bouygues. Ils ont ainsi conditionné l'entrée de Bouygues au capital d'Orange à un prix plancher de 18,5 euros par action alors que les parties négociaient jusque-là à 17 euros (l'action cotait 15,40 euros en bourse vendredi). En renchérissant le prix de d'Orange, Emmanuel Macron a réduit mécaniquement la valeur de Bouygues de plus de 10%. Deux autres clauses sont restées dans la gorge de l'homme d'affaires: l'interdiction pendant 7 ans pour Bouygues de monter au capital d'Orange, ainsi qu'un gel des droits de vote double pendant 10 ans."

Martin Bouygues a-t-il été trop gourmand en demandant 10 milliards, alors qu'en baissant son prix, il aurait retrouvé avec la valeur crée par l'opération ?  Martin Bouygues étant vendeur, l'Etat a-il pensé que Bouygues n'était pas (plus) en position de force pour imposer ses choix ?
Reste qu'Orange, SFR et Free avaient à gagner à cette consolidation : Orange pour se tourner sur la consolidation en Europe avec un marché national "pacifié", SFR pour se payer des clients afin de rentabiliser son réseau et Free afin de (beaucoup) gagner du temps (et de l'argent) dans le déploiement de son réseau.

La partie est-elle remise à plus tard ? Tout est possible, mais avec 4 tentatives qui échouent en 2 ans. Sauf nécessité économique absolue, il va falloir attendre que des acteurs changent. Martin Bouygues va bientôt passer la main.
Mais, plus le temps passe et plus le prix de Bouygues baissera. Free va continuer de déployer et aura de moins en moins besoin de participer au Yalta des télécoms. Orange va garder son cash et aller voir ailleurs. Reste SFR, qui va forcément repartir en conquête, mais ne rattrapera pas simplement les clients perdus.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #883 le: 04 April 2016 07:00:03 »
Martin Bouygues s’est exprimé lors d’un long entretien au Le Figaro (04/04). Pour lui le responsable de l’échec est imputable à Xavier Niel : "mais si nous étions quatre à la table des négociations, nos étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l’un des protagonistes manifestait l’ambition d’avoir le maximum en payant le minimum tout en gardant la volonté de se retirer". Pour Martin Bouygues, avec un accord à quatre, le pouvoir politique et le ministère de l’économie n’auraient pas fait de difficulté.

Retour aux affaires courantes pour Bouygues Telecom et au « stand alone ». Toutefois comme précisé lors de la présentation de ses résultats à fin 2015 : "avec un plan d’économie d’au moins 400 millions d’euros en 2016 par rapport à fin 2013". Cela remplace le plan d’économie de 300 millions décidé en 2014 et cela s'ajoute aux 1400 suppressions de postes de 2014/2015.

D’autre part pour 2016 : "la mise en œuvre du partage de réseau avec le groupe Numericable-SFR ainsi que les plans d’adaptation dans les métiers devraient conduire à la prise en compte d’environ 200 millions d’euros de charges non courantes en 2016 dans le résultat opérationnel du Groupe".

Bouygues et SFR/Numericable sont également associés sur un contrat de mutualisation dans le mobile signé à l’été 2013. Cet accord doit mettre en commun 11.500 antennes de SFR et de Bouygues Telecom sur une zone qui couvre 57 % de la population et plus de 80 % du territoire et permettre d’économiser 300 millions d’euros à SFR et 100 millions à Bouygues Telecom.

Une bonne nouvelle toutefois, Bouygues Telecom continu de dégrouper, ce qui lui procure de substantielles économies :


Comme l’a répété Bouygues : "Bouygues reste convaincu que le marché des télécoms représente un potentiel de croissance important porté par le développement exponentiel des usages numériques et que Bouygues Telecom est particulièrement bien placé sur ce marché pour bénéficier de cette dynamique. Il dispose en effet d’un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et à son réseau 4G, reconnu comme l’un des meilleurs du marché, et il continuera d’animer fortement le marché du Fixe. Dans ce contexte, Bouygues confirme un objectif de marge d’Ebitdab de Bouygues Telecom de 25% en 2017 et de 35% à plus long terme.".

Sur le mobile, Bouygues à une position solide, même si il est quasiment devenu le quatrième opérateur mobile. Sur le fixe, « animer » ne sera pas suffisant. Il va lui falloir investir lourdement pour être présent sur le très haut débit et sur le FttH. A fin 2015, Bouygues ne comptait que 57 000 clients en FttH soit 4% du marché et 3,8% des 1,5 millions de lignes connectables déclarées au 31 décembre.

A noter que en Octobre 2015 Bouygues Telecom a porté plainte contre SFR dont il afin réclame 53 millions d'euros. Bouygues conteste les conditions d'utilisation du réseau câble loué à SFR en marque blanche. SFR dans son document de référence pour l’année 2014 donne quelques détails sur ce contrat : il arrive à échéance en 2019. Durée automatiquement renouvelée sauf décision contraire de Bouygues notifiée avec un préavis de 24 mois ou de Numéricâble mais avec seulement un préavis de 12 mois.

Enfin, à la suite d'une plainte de Bouygues Télécom, l'Autorité de la concurrence se saisit d'office afin de vérifier les conditions d'exécution des engagements pris par Numéricable sur le déploiement de la fibre lors du rachat de SFR.

Bouygues va débourser 467 millions d’euros pour un bloc de fréquence de 5 MHz de la bande de 700 MHz. Mais Bouygues comme ses concurrencent ne sont pas pris à la gorge et pourra étaler le paiement. 

La vente de Bouygues Telecom est-elle toujours possible ? Quelques acteurs vont quitter la scène : Emmanuel Macron avec les présidentielles de 2017 et Martin Bouygues va passer la main opérationnelle du groupe dans 2 ans. Sauf nécessité économique urgente, comme le déclare Bouygues dans son communiqué, nous rentrons : "Dans un marché où l’hypothèse d’une consolidation devient désormais durablement exclue". C’est combien de temps "durablement" ?

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #884 le: 04 April 2016 19:42:22 »
Stéphane Richard vient de s'exprimer dans Challenges (04/04). Quelques extraits.

Sur l'échec des négociations : "Il y a sans doute plutôt une pluralité de causes. Certains ont sous-estimé leurs difficultés de transformation, chacun a tiré un peu trop la corde. L'Etat a peut-être pensé que Bouygues négociait dos au mur. Chacun a sa part de responsabilité. Pour notre part nous avons mené ces négociations avec professionnalisme, engagement et éthique, je crois que tout le monde le reconnaît aujourd’hui."

Il reconnait que l'Etat a joué son rôle : "Du côté de l'Etat, tout le monde a exprimé son soutien à la vision industrielle de l'opération, que ce soit à l'Elysée, à Matignon, à Bercy ou à l'Agence des participations de l'Etat. La discussion s'est plutôt focalisée sur les conditions de l'opération, car la principale difficulté tenait au prérequis posé par Martin Bouygues de devenir actionnaire d'Orange. L'Etat estime avoir défendu son intérêt patrimonial. Je n’ai pas à en juger".

A demi-mot (voir plus), il critique la position de l'Etat sur le résultat et les conséquences : "Mais on peut s'interroger sur cette vision patrimoniale quand on voit la chute violente des cours de bourse lundi, les risques sur l’emploi que devrait entraîner l'échec de l'opération, sans parler des pertes de rentrées fiscales (...) La seule question à se poser est pourquoi l'Etat veut-il rester actionnaire d'Orange? Est-ce pour toucher un dividende, pour l'accompagner dans son développement en Afrique, pour maintenir les prix les plus bas possibles? Nous sommes au royaume des injonctions contradictoires: il faut créer de la valeur, protéger le consommateur, l’emploi, tout en accélérant les investissements, sans toujours chercher leur rentabilité! Plus que tout, je veux croire que ce qui s’est passé (ou l’épisode Renault il y a quelques mois) ne sonne pas le retour du ni-ni de l’époque Jospin, qui me paraît inadapté au monde d’aujourd’hui qui change si vite."

Sur la suite : "Ce ne sont pas les projets qui manquent, en Afrique comme en Europe (...) Nous étudierons d'abord la possibilité de nous renforcer dans les pays où nous sommes présents, comme la Roumanie, la Pologne ou la Belgique. Concernant une possible expansion géographique, certains opérateurs peuvent être potentiellement sur le marché, en Europe du Nord ou au Benelux.". Mais pas sur Telecom Italia : "Sur le sujet Telecom Italia, il n’y a pour nous aucune actualité. Il faut être extrêmement prudent. J’observe que c’est un sujet épidermique en Italie. De l’autre côté des Alpes, les ambitions françaises agacent."


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #885 le: 05 April 2016 06:48:44 »
Ce tableau récapitule le nombre de clients total en fixe (Adsl, Ftth, Fttla, Satellite et autres) par FAI entre 2003 et 2015 avec la part de marché correspondante.

Précisions :
- Les données (exprimées en milliers) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR.
- Exemple de lecture : en 2014, la base clientèle Orange est de 10,734 000 millions de clients, avec une part de marché de 39,9%.
- Pour les années 2004,2005 et 2006 certaines données sont reprises d'estimations publiées dans la presse.   
- A partir de 2009, le tableau compile les chiffres ADSL, Fibre Optique, Câble et Satellite et calcule une ligne autres, en prenant le chiffre total publié par l’ARCEP et en retranchant les chiffres communiqués par les opérateurs.
- Le tableau comptabilise sous chaque FAI, les divers rachats effectués : Alice par Free en 2008 et Darty par Bouygues en 2012.




« Modifié: 06 April 2016 11:39:55 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #886 le: 06 April 2016 06:49:22 »
Ce tableau récapitule le nombre total de cartes sim par opérateur mobile entre 2003 et 2015 avec la part de marché correspondante.

Précisions
- Les données (exprimées en milliers) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR. 
- Pour SFR, les clients de Virgin Mobile et ceux de Numericable sont inclus à partir de 2013.
- Le(s) Mvno(s) sont inclus chez leur(s) opérateur(s).




« Modifié: 06 April 2016 08:12:18 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #887 le: 06 April 2016 11:55:59 »
Emmanuel Macron ne s'était pas exprimé sur l'annulation du rachat de Bouygues par Orange, il l'a fait - plutôt sobrement - hier lors d'un colloque de l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques) (Les Echos, 06/04).

Pour lui, l'Etat doit : " s’assurer du bon investissement, de l’équipement du pays, des conditions d’emploi et de la protection du consommateur (...) Ces injonctions contradictoires sont le lot de toute politique publique, et c’est justement ce qui fait la noblesse de l’intérêt général  (...) Il ne faut pas attendre de connivence de la part de l’Etat ".
Il a rappelé que les opérateurs devaient investir dans le mobile (zones blanches) et faciliter la commercialisation d’offres très haut débit dans les RIP (réseaux d’initiative publique).

P.Drahi et à X.Niel ne se sont pas (encore ?) exprimés.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #888 le: 07 April 2016 06:58:19 »
Vers nouvelle guerre des prix ou une paix armée ?

En début de semaine, Sebastien Soriano est revenu sur l’échec du rachat de Bouygues par Orange (Le Figaro, 04/04). Pour lui : "Si les opérateurs gardent leurs nerfs et évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérée, le marché est viable à quatre (...) Les promotions nous inquiètent. Un petit peu de promotions c'est bien mais trop, attention! (...) Si les prix s’écrasent sur le marché, les opérateurs n’ont pas assez de marge pour financer les investissements ". Globalement, ce n’est pas faux, sauf que ce n’’est pas possible, car cela suppose d'organiser une entente sur les prix...

Pour cela, l’ARCEP souhaite "promouvoir un investissement intelligent" dans les zones rurales et incite "à une mutualisation très forte" car "à quatre il faut partager le fardeau sinon ça coûte trop cher et ce n'est pas rentable".

Concernant la guerre des prix Stéphane Richard fait l’analyse suivante (Challenges, 04/04): "Je vous fais le pari, au contraire, que les prix vont remonter. Il y aura de l'agitation, mais pas de guerre des prix. Les promotions vont s'arrêter, c'est beaucoup d'argent gaspillé pour quelque millions de consommateurs sur un total de 60 millions. Les clients que vous gagnez en mars sont perdus en avril.  Les différents acteurs n’auront simplement plus les moyens de bruler du fuel dans l’incinérateur de la guerre des prix". 

Martin Bouygues a également déclaré (Le Figaro, 04/04) : "Il faut être naïf pour croire que le marché français peut durablement peut fonctionner avec les prix les plus bas du monde dans le mobile et dans le fixe tout en ayant les investissements plus élevés. La logique voudrait même, à un moment, que les prix finissent même par remonter".

Bouygues est à la recherche de parts de marché sur le fixe, Free sur le mobile. SFR veut regagner le terrain perdu et Bouygues, Free, Orange et SFR cherchent aussi à garder leurs parts de marché.

Dans ces conditions, la guerre des promotions va se poursuivre. Free va attendre que Bouygues craque. Bouygues va attendre que SFR craque. Orange regarde. P.Drahi vient de refinancer une partie de sa dette (il a utilisé ce qu'il aurait versé pour le rachat de Bouygues Telecom) : il va rembourser un peu plus, mais plus tard. A quoi va-t-il utiliser le cash économisé ?

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #889 le: 08 April 2016 05:20:57 »
L'ARCEP vient de publier son "Observatoire trimestriel des marchés de DÉTAIL des communications électroniques (services fixes haut et très haut débit) en France – 4ième trimestre 2015 - résultats définitifs - ". Il n’y a que des différences intimes avec le récapitulatif provisoire publié le 3 mars dernier.

1- Nombre d’abonnements haut et très haut débit (chiffres ARCEP)


Evolutions
Globalement, sur les 12 derniers mois le marché poursuit sa croissance avec un taux de 3,4%. En 2014, sur la même période, ce taux était de 4,0%. Le marché est en voie de stagnation et est uniquement porté par le développement du très haut débit. A noter que la croissance sur les douze derniers mois est juste en dessous du million avec 895 000 nouveaux abonnements. Sur le dernier trimestre, l'ARCEP calcule 296 000 nouveaux clients.   

Le nombre d'abonnements à haut débit s'élève à 22,6 millions, soit un recul de 406 000 sur un an trimestre et une baisse de 91 000 sur le trimestre. Pour le FTTH, sur un an, c'est une augmentation de 491 000 abonnements  et une hausse de 171 000 sur le T4. Les abonnements basculent pas à pas de l'ADSL vers le très haut débit.

2- Récapitulatif calculé à partir des communiqués des FAI


Précisions
- La catégorie « autres » est calculée en prenant le total ARCEP à fin décembre  2015 défalqué des totaux publiés par les opérateurs à fin décembre.
- Pour lire le tableau : Orange est à 39,96% de parts de marché avec 10,734 millions de clients et a recruté 380 000 nouveaux clients entre le T4 2014 et le T4 2015, soit une augmentation de 3,7% de sa base clientèle.
« Modifié: 10 April 2016 09:03:02 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #890 le: 11 April 2016 05:39:43 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°165

Marché du streaming 2015
Le Syndicat national de l’édition phonographique a publié quelques chiffres sur les ventes de l’année 2015. Une infographie de l'AFP permet d’en résumer les principaux points



Le marché global est toujours en baisse, mais selon le SNEP, les français sont désormais 3 millions à s'être abonnés à des sites de streaming dont 1,7 via un bundle opérateur. Les revenus générés par ce modèle ont connu l'an dernier une hausse spectaculaire de 45% par rapport à 2014. Le chiffre d'affaires du streaming a dépassé pour la première fois les 100 millions d'euros, une somme multipliée par cinq en cinq ans.
En France, 71% des revenus du streaming proviennent des abonnés (pour moitié inscrits à un site, pour l'autre moitié abonnés indirectement via leur forfait téléphonique). Le reste vient des modèles "gratuits" financés par la publicité.

Consolidation du secteur mobile en Italie
CK Hutchinson Holding Limited, la maison-mère Hongkongaise de 3 Italia et la néerlandaise VimpelCom, maison-mère de Wind, qui veulent fusionner sont toujours sous une enquête approfondie de la Commission Européenne. Une décision est attendue pour le 10 août 2016. La Commission craint que la fusion n'entraîne une hausse des prix et une réduction du choix et de l'innovation
Si l’opération se réalise, cela donnera naissance à un groupe fort de plus de 31 millions de clients dans la téléphonie mobile auxquels s'ajouteraient 2,8 millions de clients dans la téléphonie fixe. Le nouvel opérateur pourra revendiquer 33,5% du marché du mobile, devant les 32,3% de Telecom Italia et les 27% de Vodafone.

Niel au Royaume-Uni ?
Selon l’L’Express (29/03), Xavier Niel s'est entretenu avec Margrethe Vestager à Bruxelles pour parler du marché des télécoms au Royaume-Uni. La Commissaire européenne doit rendre un avis le 18 avril sur le rapprochement entre les opérateurs mobiles O2 et Three. Xavier Niel pourrait se porter candidat si le rapprochement devait déboucher sur une ouverture du marché britannique.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #891 le: 12 April 2016 05:33:09 »
Après la publication des résultats annuels des opérateurs, il est possible de synthétiser quelques éléments financiers afin de se faire une idée un peu plus précise sur la situation des uns et des autres.

Globalement, la situation financière des opérateurs s’améliore. Bouygues au prix de très lourds efforts est repassé dans le vert. Mais après l’échec de son rachat par Orange, il a commencé à augmenter ses tarifs sur quelques offres. Si Orange garde le même rythme devrait repasser dans le vert cette année. Avec la perte de nombreux clients, SFR voit toujours son chiffre d’affaire baisser, mais voit sa rentabilité s’améliorer ce qui lui permet de rassurer ses créanciers. Free de son coté a encore réduit son écart avec Bouygues Telecom, mais sa rentabilité s’étioler.

Précisions
- Les données (exprimées en milliards) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR.   



Le détail
Bouygues Telecom voit son chiffre d’affaire augmenter de 1,6% entre décembre 2015 et décembre 2014, après une baisse de 5% entre fin 2014 et fin 2013. La rentabilité s’améliore également, l’Ebitda augmente de 8,3% après une baisse de 21% entre fin 2014 et fin 2015. Le ratio (EBITDA / CA) s’améliore de 1 point à 16,7. Depuis 2012, en cumulé Bouygues a perdu 1,236 milliard de chiffre d’affaire.

Free voit son chiffre d’affaire augmenter de 5,9% entre décembre 2015 et décembre 2014, après une hausse de 11,2% entre fin 2014 et fin 2013. La rentabilité s’étiole, l’Ebitda augmente de 6,4% après une hausse de 6,6% entre fin 2014 et fin 2015. Le ratio (EBITDA / CA) s’améliore de 3 points à 33,8. Depuis 2012, Free a gagné 2,292 milliards de chiffre d’affaire.

Orange France voit son chiffre d’affaire baisser de 0,8% entre décembre 2015 et décembre 2014, après une baisse de 3,6% entre fin 2014 et fin 2013. La rentabilité s’améliore également, l’Ebitda augmente de 1,2% après une baisse de 1,9% entre fin 2014 et fin 2015. Le ratio (EBITDA / CA) s’améliore de 0,8 point à 37,0. Depuis 2012, Orange a perdu 3,419 milliards de chiffre d’affaire pour 163 millions pour l’année 2015.

SFR voit son chiffre d’affaire baisser de 3,5% entre décembre 2015 et décembre 2014, après une baisse de 5,0% entre fin 2014 et fin 2013. La rentabilité s’améliore également, l’Ebitda augmente de 20,1% après une baisse de 11% entre fin 2014 et fin 2015. Le ratio (EBITDA / CA) s’améliore de 6,9 point à 35,0. Depuis 2012, SFR a perdu 2,984 milliards de chiffre d’affaire. 


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #892 le: 13 April 2016 05:39:34 »
Dans le cadre du match entre Free et Bouygues Telecom, un comparatif des résultats financiers entre Bouygues Telecom et Free depuis 2011. A ce jour, la dynamique financière est du coté de Free. Bouygues va devoir faire de gros efforts pour retrouver des résultats positifs.

Premier tableau : l’évolution du chiffre d'affaire (milliards d’euros). L’écart se réduit. Free est derrière pour 91 millions, alors que l’écart était de 267 millions sur 2014.

Deuxième tableau : résultat opérationnel courant (millions d’euros). Pour Rappel, le ROC  ne prend pas en compte le résultat sur éléments exceptionnels, la participation des salariés aux résultats de l'entreprise, et les impôts sur les bénéfices. Même si le résultat est encore négatif, cela va mieux pour Bouygues et Free améliore ses performances.


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #893 le: 14 April 2016 05:35:00 »
Brèves du sport business et des médias – n° 139

Orange
Lors du Show Hello, Stéphane Richard est revenu sur la politique des contenus de l’opérateur : "Si nous avons les bonnes alliances du côté de la télévision payante, nous permettant d’être sûrs de distribuer dans les meilleures conditions les contenus clés, notamment dans le foot, nous ne le ferons pas. Nous n ‘avons pas envie d’aller dépenser beaucoup d’argent dans ce domaine-là.", ajoutant que "Je ne crois pas à la stratégie d’intégration verticale".
De son coté Patrick Drahi s’est constitué un pôle media et vient de se payer les droits TV du foot anglais pour 3 ans pour 120 millions d’euros par an. SFR pourrait aussi se mettre sur le marché lors du prochain appel d’offres du foot français.

Altice
Fin 2015, Altice qui s’est offert la Premier League pour 120 millions d’euros par an (contre les 63 millions que payait Canal+ avant lui), veut amortir son investissement et cherche à revendre à ses concurrents une partie de ses droits (Les Echos, 23/03).
Altice a donc proposé à Bouygues, Free, Orange ou CanalSat qui n’ont pas répondu à ce jour. Les Echos ne cite pas BeIN Sports, alors que Florent Houzot, le directeur de la rédaction de beIN Sports avait déclaré : "J’attends encore la confirmation officielle. (Si Altice proposait un partage des droits, la chaîne serait-elle intéressée ?) Il faut voir comment nous pourrions intégrer les matches de la Premier League dans nos grilles. Nous avons déjà un très beau catalogue… Après, tout dépend de la case horaire qu’on nous proposerait" (France Football, 11/2015).
La donne a-t-elle changée ? Un peu, car depuis Vivendi et BeIN Sports ont passé un deal, afin que BeIN Sport soit distribué exclusivement par CanalSat.
Enfin, SFR augmente le prix de ses offres de 2€ et annonce la création de SFR Sport qui diffusera diffuser le rugby anglais, les sports extrêmes, le basket (notamment la Pro A), du foot et en exclusivité la Premier League". Par conséquent, les chaines MCS pourraient disparaître. A combien sera vendu la chaine aux autres opérateurs ?
« Modifié: 14 April 2016 05:52:47 par Hammett »

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #894 le: 15 April 2016 05:34:55 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°166

Vivendi en Italie
Pour 700 millions d’euros, Vivendi vient de racheter 89% du capital de Mediaset Premium, le bouquet payant italien de Silvio Berlusconi. Cela s’accompagne d’une prise de participation croisée de 3,5% entre les deux groupes. Reste 11% de Mediaset Premium que pourrait acquérir Vivendi auprès de Telefonica pour 100 millions d’euros. L’accord prévoit que Vivendi ne pourra pas monter à plus de 5% au capital de Mediaset pendant 3 ans.
Mediaset Premium compte 2 millions d’abonnés et 600 000 abonnés à son service de SVOD Infinity. Un des objectifs de Vivendi est de developper un Netflix européen. Pour cela Vivendi pourrait passer des alliances avec Telefonica - l’opérateur historique espagnol - via son bouquet de chaines payantes : Movistar+. Ce bouquet compte 3,6 millions d’abonnés et 1 million d’abonnés à son service de Svod.
Au début des années 2000 – à l’époque de J2M – Canal+ était présent en Italie et en Espagne. Bolloré est-il en train de reconstituer le groupe ? 

Orange en Afrique
Orange, qui a fait de l'Afrique une priorité stratégique, a annoncé sa prise de participation dans le groupe de e-commerce Africa Internet Group, pour un montant de 75 millions d'euros. Avec cet investissement, Orange poursuit son développement en Afrique qui comprend un partenariat stratégique avec Google. Orange a aussi acquis en janvier 2016 deux filiales africaines, au Burkina Faso et en Sierra Leone, de son concurrent indien Airtel. C'est aussi en Afrique que l'opérateur a développé depuis 2008 Orange Money, son service de transfert d'argent et de paiement mobile. En Afrique et au Moyen-Orient fin 2015, Orange comptait au total 110,2 millions de clients mobiles dans 19 pays. (Revue de presse de l’ARCEP du 06/04).

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #895 le: 18 April 2016 05:32:04 »
Ce tableau récapitule les investissements de chaque opérateur et ce que cela représente par rapport au chiffre d’affaire. Investissements dans le réseau (fixe et/ou mobile), les investissements immobiliers (boutiques) et ceux dans le SI. Ne sont (logiquement) pas pris en compte les coûts d’acquisition des clients.

Les investissements augmentent sensiblement pour l’ensemble des opérateurs. Même Bouygues qui est en difficulté a augmenté ses investissements, et même SFR ne sacrifie pas totalement ses fondamentaux, mais va devoir faire repartir la machine. Free, avec le mobile a poursuivit ses efforts. A noter que via son plan "essentiels 2020", Orange a prévu 9 milliards d'euros d'investissements, dont au moins 3 milliards jusqu'en 2018 spécifiquement pour le déploiement du très haut débit. 

Précisions
- Les données (exprimées en milliards) sont compilées à partir des communiqués publiés par Bouygues, Free, Orange et SFR.
- Pour lire le tableau : Orange a augmenté ses investissements de 10,6% entre 2014 et 2015, et ils ont représenté 16,2% du chiffre d'affaire sur l'année 2015. Chiffre d'affaire qui a lui baissé de 0,8%.


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #896 le: 19 April 2016 05:29:55 »
La publication des résultats à fin décembre 2015 par Bouygues, Free, Orange et SFR permet de faire le point sur le niveau d’endettement de chacun.

Le « premier » de la classe est Free. Au 31 décembre son endettement net était de 1,191 milliard, soit un ratio d’endettement (endettement/Ebitda) de 0,8x. A fin décembre 2014, son endettement net était de 1 milliard d’euros, et un ratio d’endettement identique de 0,84x après 0,85x en 2013. Au plus fort (2012 et 2011), ce ratio était de 1,16x.   

Pour Bouygues télécom seul (Rapport Annuel 2015), l’endettement net est de 890 millions à fin décembre 2015 soit un ratio de 1,2. L’endettement était de 765 millions d’euros à fin 2014, en baisse de 18 millions d’euros par rapport à fin 2013, soit un ratio d’endettement de 1,1x (0,9x en 2013).

Le troisième est Orange Groupe avec endettement net de 26,5 milliards au 31 décembre 2015, soit un ratio de 2,13. A fin décembre 2014, l’endettement net était de 26,1 milliards, soit un ratio de 2,09x contre 2,37x au 31 décembre 2013. L'objectif est de ramener la dette à un ratio de 2x. Orange s’en éloigne.

Le «cancre » est SFR (pas Altice) avec un endettement net de 14,4 milliards soit un ratio de 3,7x. A fin 2014, l’endettement net était de 11,3 milliards soit un ratio de 3,7x. L'objectif de SFR va être de dégager encore et toujours des marges pour rembourser sa dette.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #897 le: 20 April 2016 05:32:34 »
Brèves du sport business et des médias – n° 140

Top 14
La Ligue Nationale de Rugby (LNR) a créé la surprise en lançant un appel d’offres pour les droits TV du Top14 pour la période 2019-2020 à 2022-2023. Cet appel d’offres est divisé en 4 lots et : "Les candidats peuvent présenter une offre portant sur 1, 2, 3 ou 4 Packs, sachant qu’à l’issue de l’appel d’offres, la LNR désignera au maximum deux diffuseurs. la LNR a pour ambition de permettre au rugby de renforcer son exposition audiovisuelle, enjeu majeur de la poursuite de son développement". A noter qu’aucun prix de réserve n’a été publié.

Dans un communiqué, la LNR explique cette anticipation par "le besoin de visibilité de la LNR et des clubs sur leurs ressources et sur les conditions d’exposition audiovisuelle du TOP 14, lié notamment  à  l’élaboration du Plan Stratégique du rugby professionnel sur la période 2016 – 2023 qui doit être adopté en juillet prochain, ainsi que les évolutions récentes dans le secteur des chaines de télévision titulaires de droits sportifs".
Les offres des candidats sont attendues le lundi 9 mai 2016.

Pour rappel, la LNR, a attribué en janvier 2015 les droits audiovisuels du TOP 14 pour les saisons 2015 - 2016 à 2018 - 2019  au  groupe Canal+ pour 74 millions d’euros.

La LNR profite du lancement de SFR Sport et du rapprochement de BeIN Sports avec le Groupe Canal+ pour essayer de faire monter les prix ou du moins de maintenir les montants actuels. SFR Sports va-t-il rentrer dans le jeu ? Accrocher le Top 14, serait une bonne chose pour SFR Sport, mais il faudra attendre le début de la saison 2019. C’est loin...
A moins que l’on assiste à un partage entre Canal+ et BeIn Sports afin de démontrer à l’Autorité De La Concurrence que l’exclusivité n’empêche pas la bataille sur des droits tv. Le partage aurait aussi l’intérêt pour Canal+ de faire descendre la facture. A moins que Canal ne décide de tout rafler, mais cela pourrait faire mauvais genre…

Exclusivité de BeIN Sport
L'Autorité de la concurrence "rendra ses conclusions d'ici fin mai" concernant l'accord BeIn-Canal+, a déclaré jeudi dernier en conférence de presse Didier Quillot, directeur général exécutif de la Ligue de football professionnel (LFP). Nul doute, que l'attribution des droits tv du Top14 sera scrutée par l'ADLC.

Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #898 le: 21 April 2016 05:23:31 »
Brèves du PIF (Paysage de l'Internet Français) - N°167

Netflix
Netflix aurait 600 000 abonés dont 500 000 payants selon le blog "Digital Home Revolution". Pour rappel, à fin 2015, CanalPlay revendiquait 610 000 abonnés. Dur, dur pour la Svod dans l’Hexagone.

SFR
SFR va lancer SFR Presse. Cela va permettre à une partie de ses abonnés d’avoir un accès illimité aux médias du groupe, comme "Libération", "L'Express", "L'Etudiant", "Studio Ciné Live", "Point de vue", "Lire" "L'Expansion". Cette option sera facturée 19,90€, mai sera offerte aux forfaits Premium. Convergence, convergence…
Patrick Drahi pourrait revendre Altice Media Group (Libération, L'Express, Stratégie...), qu'il détient via sa holding personnelle, à SFR, ce qui va lui permettre de désendetter (un peu) la maison mère.

Consolidation des télécoms au R.U
L'autorité britannique des marchés et de la concurrence (CMA) a exprimé de sérieuses inquiétudes concernant le projet de rachat de la filiale mobile de Telefonica en Grande-Bretagne par Hutchison et a appelé la Commission européenne à éviter de provoquer "des dégâts durables" pour le marché britannique de la téléphonie mobile. Pour l’Autorité, la fusion déboucherait sur une augmentation des prix et/ou sur une baisse de la qualité des services offerts aux clients britanniques.
La Commissaire européenne doit rendre un avis d'ici à fin avril sur le rapprochement entre les opérateurs mobiles O2 et Three. Xavier Niel pourrait se porter candidat si le rapprochement devait déboucher sur une ouverture du marché britannique.


Hammett

Re : Parts de marché dans le haut débit et le mobile
« Réponse #899 le: 22 April 2016 05:36:21 »
Avant la publication la vague de résultats sur le fixe et le mobile du premier trimestre 2016, un rappel sur les chiffres arrêtés au 31 décembre 2015.

Première partie : haut et très haut débit

1 - Calendrier de publication des résultats du T1 2016
Orange, le 26 avril (avant bourse),
Free, ?? (avant bourse).
ARCEP, services mobiles, le 4 mai (après bourse).
SFR, le 10 mai (avant bourse),
Bouygues Télécom, le 13 mai (avant bourse),
ARCEP, services fixes (provisoire), le 2 juin (après bourse),
ARCEP, services fixes (définitif) le 7 juillet (après bourse).

2 - Nombre d’abonnements haut et très haut débit (chiffres ARCEP)


3  - Récapitulatif calculé à partir des communiqués des FAI
[

Précisions
- La catégorie « autres » est calculée en prenant le total ARCEP à fin décembre 2015 défalqué des totaux publiés par les opérateurs à fin décembre.
- Pour lire le tableau : Orange est à 39,96% de parts de marché avec 10,734 millions de clients et a recruté 380 000 nouveaux clients entre le T4 2014 et le T4 2015, soit une augmentation de 3,7% de sa base clientèle.

4- Le très haut débit
Récapitulatif des parts de marché pour le très haut débit selon les critères de l’ARCEP (débit >= 30Mbts), mais hors petits opérateurs.
 


5  - Parts de conquête
Quelques statistiques sur les parts de conquête. Cela indique le gain (ou la perte) de nouveaux clients en ADSL et Fibre Optique.

Parts de conquête sur fixe (ADSL et très haut débit) au T4 2015
Orange 121 000 nouveaux clients, soit 43,8% de parts de conquête,
Bouygues 92 000, soit 33,3%,
Free, 56 000 soit 20,3%,
SFR 7 000 soit 2,5%.
Total 276 000

Parts de conquête sur fixe (ADSL et très haut débit) sur 2015
Orange 380 000 nouveaux clients, soit 37,6% de parts de conquête,
Bouygues 360 000, soit 35,6%,
Free, 270 000 soit 26,7%,
Total 1,010 000
SFR est négatif de 229 000