Très bien, l'idée de tirer de la fibre jusqu'au sous-répartiteur, mais je ne veux pas casser l'ambiance, est-ce que tout le monde se rend compte du coût de l'opération?
Or, une telle ambition nécessite d'associer les collectivités territoriales. Il va falloir convaincre les collectivités de l'intérêt de l'opération. Ce qui sera possible dans les départements franciliens ou dans les AM ou les BdR (par ex.), le sera beaucoup moins ailleurs. Certes, juridiquement, de nombreux montages sont possibles (délégation de service public ou contrat de partenariat, voire simplement (hum) un marché public) mais il faut que cela rapporte. De tels montages ne sont rentables que si le client en assume les frais ou la collectivité directement. Et, là, franchement, j'ai peur que, dans l'immédiat (notez, bien dans l'immédiat), ce soit impossible. Les finances des départements ont du mal à supporter les transferts de compétence en matière de RMI-RMA, de voirie routière nationale ou, notamment, de TOS. Les régions n'ont pas d'argent car peu de compétences onéreuses. Quant aux communes...tout est tellement variable d'une commune à une autre.
Bref, on peut toujours rêver pour l'instant d'un débit formidable, mais les réalités sont toutes autres. La fracture numérique n'est pas prête de se résorber. Certes, le coût de fibrage est constant quel que soit l'endroit (et à difficultés équivalentes), mais le bénéfice à en tirer ne sera pas le même. C'est une évidence qu'il faut conserver à l'esprit. Cela me fait penser à une réflexion que j'ai entendue récemment à propos de la différence entre une entreprise dirigée par un ingénieur ou un technicien et une entreprise dirigée par un non technicien. Dans la première, à la question: est-ce que c'est possible, le dirigeant répond toujours "oui, c'est possible" parce que techniquement, ça l'est. Mais, techniquement seulement...