Il existe des usages et le concept de "négociations exclusives", même s'il n'est pas l'objet de textes de loi, signifie quelque chose. Dès lors qu'un des acteurs - ici Bouygues soutenu par l'Etat - prétend faire revenir sur cette situation, toutes les "négociations exclusives" en France deviennent vulnérables. Ce qui renforce l'image étatique et protectionniste que nous avons dans l'Union Européenne, et surtout menace tous les accords à venir.
Décidément, il est bien difficile de faire sortir l'Etat des télécoms !
Effectivement, Vivendi est entrée en "négociations exclusives", mais avec une nuance de taille, Vivendi a ajouté deux choses :
- pour une période de trois semaines.
- le Conseil de surveillance se réunira à nouveau pour examiner les suites à donner, et s’il doit en conséquence mettre un terme aux autres options envisagées.
Ce qui a mis la puce à l'oreille à beaucoup de monde. Car ce genre de précisions, on n’a pas l'habitude de les voir dans de telles situations. Et il n'a pas fallu longtemps aux professionnels pour comprendre qu'il n'y avait pas unanimité chez Vivendi pour Numéricable. Bouygues l'a bien compris également en s'empressant de faire une contre-offre.
De toute façon, il n'y a pas lieu de s'emballer, car aucune des deux offres n'est favorable à l'emploi. Les deux entraîneront immanquablement des licenciements en masse. Bouygues pour les doublons, et Numéricable qui va se payer sur la bête pour se désendetter. Pour les consommateurs l'intérêt serait de rester à quatre opérateurs. À trois, les prix augmenteront, c'est mécanique.
Quant à Free, déjà lors de l'accord de mutualisation, Bouygues avait annoncé qu'il avait 7000 antennes en trop, ce qui devait vraisemblablement être aussi le cas de SFR. Ce n'est pas différent des 15000 antennes de l'accord conditionnel entre Free et Bouygues. Les fréquences n'étant a priori pas cessibles. Bien entendu, l'intérêt de XN et des clients Free ne convergent pas, lui préfère bien évidemment la solution à trois opérateurs