Devant l’Assemblée Nationale mercredi 25 janvier, X.N. a placé l’ARCEP dans une position très délicate.
L’Autorité de Régulation pourrait fort bien être amenée à se justifier, afin de défendre sa crédibilité et la nécessaire image d’impartialité de l’arbitre des télécoms.
En effet, la phrase de X.N. sur les « 1000 antennes allumées et 5000 autres en commande » pose un problème intéressant : que ce soit vrai (aveu) ou faux (intox), le résultat est le même vis-à-vis de l’ARCEP !
Et les deux chiffres annoncés par X.N. entrainent deux conséquences induites qui font tiquer les gens du métier (et probablement les juristes):
1) « 1000 antennes allumées » et 30% de la population couverte ne correspondent manifestement pas à un réseau commercialement exploité. Les professionnels savent pourquoi, mais l’explication éventuelle de l’ARCEP va être très délicate envers ses pairs (et le grand public ?).
2) « 5000 antennes en commande » : donc l’extension de la couverture radio est interrompue jusqu’à réception et installation de ces matériels ? Ca expliquerait d’ailleurs pourquoi il y a si peu de dossiers Free Mobile en cours dans les administrations. Mais alors, quelle est la stratégie de Free Mobile ?
Ou bien X.N., qui avait les traits fatigués et tentait de répondre à un feu roulant de questions, à laisser échapper ces chiffres un peu trop légèrement ? Je ne crois pas car il maitrise à fond sa « com ».
J’ai plutôt le sentiment qu’il voulait passer la patate chaude. Reste qu’à l’ARCEP, je doute fort qu’ils aient apprécié le show de X.N. à l’Assemblée Nationale … et la patate chaude ! ;-)
Pour finir, cette petite phrase de X.N. donne une résonnance particulière face à l’hypothèse assez hardie émise par la requête de la CFE-CGC/Unsa vers l’ARCEP, sur la stratégie supposée du trublion des télécoms. Je cite son président, Sébastien Crozier:
« … Nous sommes inquiets des conséquences sociales si Free mobile échoue, si la rentabilité attendue n’est pas au rendez-vous. Free, mieux valorisé par le marché que ses concurrents (sa capitalisation boursière est supérieure à son chiffre d’affaires), pourra procéder à des augmentations de capital supérieures à ses pertes opérationnelles… ou revendre l’activité une fois les clients capturés. Ce sera alors au successeur d’assumer les investissements nécessaires pour rendre le service promis… et l’augmentation des prix. »
http://www.challenges.fr/high-tech/20120125.CHA9649/ce-que-les-syndicalistes-de-la-telephonie-mobile-reprochent-a-free.html