Ce qu'il me semble important de constater, c'est que Neuf a certes signé un partenariat avec une major mais a oublié le principal : solliciter une autorisation de la SACEM.
Cette institution, seule habilitée à récolter et redistribuer les droits des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (d'où son nom) a déclaré ceci dans la presse :
"Nous n'avons pas été contactés par Neuf Cégétel et nous ne leur avons donc pas délivré les autorisations nécessaires pour les droits." (Les Echos)
"L’autorisation de la SACEM ne peut être conférée que par la SACEM, nous ne mandatons pas les producteurs de disque pour nous représenter. Ensuite, tous nos contrats s’effectuent en direct entre le site qui propose au consommateur et nous. Seul ce site fixe le vrai modèle économique, encaisse les recettes, voit passer les internautes, constate les pages vues, le nombre de clics, etc. Et étant donné que la rémunération des auteurs doit être proportionnelle à l’utilisation faite de leurs œuvres et aux recettes générées, on va au plus près de celui qui délivre au consommateur." (PCImpact)
Le Neuf lance donc une offre parfaitement illégale : les neufnautes vont ainsi alimenter les caisses des majors, sans la moindre garantie pour les artistes. Un véritable attrappe-couillons, quoi !
deezer.com, de son côté, a fait le nécessaire auprès de la SACEM, ce qui le rend légitime auprès des auteurs/compositeurs, quitte à faire "râler" les majors.
Toutefois, les grands oubliés de l'histoire, ce sont les artistes interprètes, dont je fais partie. N'oubliez pas que sans musicien interprète, il n'y a que du papier (la partition, le texte) La SACEM rémunère les Auteurs, Compositeurs et Editeurs mais, l'institution historique qui rémunère ceux par qui la musique prend vie, sur le même principe de répartition que pour la SACEM, c'est la SPEDIDAM.
Et là, ni le Neuf ni deezer.com n'a fait le nécessaire.
Alors, qui préférez-vous rémunérer pour votre musique ? Les hommes d'affaire ou les artistes ?