- 2 visions de la culture
Non, je n'ai pas de vision de la culture. Ce n'est pas à moi ni à d'autres de dire ce qu'elle doit être.
Ceux qui ont une vision de la culture sont justement ceux qui veulent imposer leur vision aux autres.
L'art et la culture sont autant dans un pot de Nutella que dans une raquette de tennis
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- Sur la notion de marché
Oui, pourquoi la culture ne serait pas un marché guidé par l'offre et la demande.
Qui peut décider de donner 500,000 E de subventions à untel et pas à moi.
Des gens arbitrent entre un ticket de ciné et un beefsteak, entre le marché alimentaire et le marché de la culture.
J'entends déjà les "cépapareil". Oui, la TVA sur la nourriture est supérieure à celle des spectacles et des journaux.
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L'exception culturelle, c'est de l'enfumage pour justifier que l'on va choisir à la place des gens et avec leurs sous.
Et non content de nous avoir volé, on nous vole encore une fois en prélevant 11% en plus de la TVA sur les tickets de ciné pour financer les prochains navets.
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Sur la rentabilité : oui, il paraît qu'il y a des gens tous les jours qui sont licenciés car leur entreprise n'est pas rentable (2000 personnes licenciées par jour). Ca s'appelle la concurrence. Les salaires c'est avant tout pour se loger, manger. Au nom de quoi certaines professions seraient épargnées et que même ceux licenciés continueraient à payer pour ceux qui sont protégés.
La culture n'est pas un "bien", c'est un patrimoine matériel ou immatériel qui se transmet.
C'est aussi ce qui reste quand tout le reste a été oublié car ça n'a pas retenu l'intérêt. Ca fait des centaines d'années que ça fonctionne comme cela. Personne n'a à décider que ceci sera de la culture et cela n'en sera pas. C'est une démarche collective inconsciente, involontaire. C'est l'intérêt que les gens y ont mis qui nous a fait parvenir des élements de culture de toutes les civilisations. Il faut du temps pour que ces éléments rentrent dans le patrimoine. Beaucoup de peintres étaient inconnus de leur vivant. Mais même pour eux il y avait une notion de rentabilité : beaucoup échangeait leur toile pour de la nourriture et payer leur logement.
Donc soit ce patrimoine se batit grâce à des mécénes qui misent sur l'avenir soit grâce à des clients directs.
Ce qui n'a pas d'intérêt disparaît avec ou sans subventions.
Sauf que sans subventions il ne naîtra pas.
Ne pas oublier que cet argent qui ne sera pas prélevé dans la poche des contribuables n'est pas perdu.
Ces mêmes contribuables l'utiliseront à meilleur escient vu que c'est le leur.
Et celui qui dépense de l'argent qui n'est pas à lui n'a pas ce souci : les résultats ne sont pas fameux.
Heureusement il y a de nouvelles méthodes de financement facilitées par le Net dont le crowdfunding : payer en avance ce à quoi l'on croit. L'avis de tous est meilleur que l'avis d'un. Quand on se rendra compte que seuls les navets seront subventionnés on arrêtera... peut être de subventionner les copains, ça se verra trop.
Pour info, c'est BHL pendant un moment qui distribuait les subventions du CNC : une sacrée expertise !
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Sur Netflix. Si, ils payeront la TVA puisqu"elle est due à l'endroit où le service est consommé mais pas l'impôt sur leur bénéfice. C'est Aurélie qui les a mis dehors à cause des conditions non négociables imposées. Ils avaient le choix, ils sont partis ailleurs. Certainement 300 emplois... pffft... C'est malheureux... oui, je le regrette.
mais c'est devenu une habitude bien française de virer les entreprises.
Ce n'est pas spécialement un service de VOD en plus. C'est le meilleur, le moins cher et en plus ils sont rentables et participent au cinéma pour plus de $2Mds dans la création. Il n'est pas nécessaire de forcer ce type de société à préfinancer des films, c'est leur intérêt. C'est comme quand on achète du vin en primeur (sur pied) chez le viticulteur. On le paie en avance : chacun y trouve son compte, le consommateur pour le prix, le viticulteur pour sa trésorerie. Pour info c'est Netflix le producteur de la série House of Cards. On peut pas dire que ce soit un navet.
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Comment savoir qu'un film sera bon : un film c'est un produit, on parle d'ailleurs de production et d'indsutrie cinématographique.
Un film c'est un scénario, des dialogues et des professionnels : acteurs et technique. C'est une recette, pas un coup de bol. Mais c'est comme dans l'industrie : même si c'est l'idée d'une seule personne on la valide au niveau technique et commercial. Ce sont des acteurs aussi. Et on se plante aussi mais comme c'est avec son propre argent on fait attention.
Non je ne juge pas la qualité d'un film au nombre d'entrées. Je n'ai pas dû aller voir beaucoup de films en tête du box office. Il en faut pour tous les publics et ce sont les publics qui décident ce qu'ils veulent voir, lire, regarder.
Si ça ne marche pas c'est l'investisseur privé qui perdra de l'argent et une autre fois il en gagnera. S'il ne sait pas choisir ce qui permet au moins de récupérer son investissement il disparaîtra comme le producteur, le réalisateur, le metteur en scène... la vie c'est comme ça. S'il est subventionné, tout ce beau monde restera en place.
Faut quand même pas rire, la diffusion d'une oeuvre doit rencontrer un minimum l'intérêt du public. On ne réalise pas des oeuvres pour soi. Il y a de très bon films fait avec peu de moyens (car ils n'avaient pas besoin de plus) et qui sont de véritable succès.
Les 20 plus gros budgets de film n'ont pas été rentables.
Le grand gagnant du film le moins rentable de l'année, avec 36.000 entrées pour 10,3 millions d'euros de budget, est Le Premier Homme, de Gianni Amelio.
Sur 200 films, seuls 10% ont permis de récupérer leur budget.
Les films qui s'en sortent n'ont pas eu de subventions.
http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/01/08/03002-20140108ARTFIG00429-90-des-films-francais-ne-sont-pas-rentables.php