L'Arcep a elle-même constaté que Free savait construire un réseau... Minimal certes dans un premier temps, mais un réseau, bien que certains en doutent encore... Au fait, je me suis toujours demandé en combien de temps les honorables collègues de Free avaient couvert les 30% de population hexagonale avec la 2G, avec "tous les problèmes" qu'ils avaient pu rencontrer... (Sûrement pas les "gentillesses" des joyeux drilles des Robin des toits et autres zozos du genre!!!)
Selon les années, les trois autres MNO ont monté leurs réseaux à un rythme entre 1000 et 2500 sites
par an. Leurs déploiements se sont fait "par plaque" (Régions), ce qui fait qu'ils passaient au déploiement de la plaque suivante seulement lorsque la présente était couverte
sans trous et avec des
recouvrements de cellules (surtout en 3G, à cause du phénomène de "respiration de cellule").
La situation est différente aujourd'hui sur deux aspects:
1) Le quatrième entrant fait face à un marché mature et une population largement couverte. Déployer un réseau lorsqu'il n'y a pas d'abonnés (comme pour la 2G et la 3G à leur époque) n'offrait pas du tout les mêmes inconvénients que maintenant. Les situations ne sont donc pas comparables.
Le quatrième entrant, dans ces conditions, est tenu de faire mieux, ou d'offrir au moins l'équivalent de ce qui existe chez ses concurrents. C'est très difficile.
Ça aurait été bien plus facile (et bien plus rentable) pour Freemobile d'être Full-MVNO, ou bien de démarrer en MNO mais directement en 4G LTE.
2) La plupart des emplacements ad-hoc de France et de Navarre a été régulièrement ratissée par les 3 MNO depuis presque trente ans. Les nouveaux points sont donc difficiles à dénicher. Le climat social et anti-ondes n'arrange rien. Sans compter l'administratif qui est encore plus lourd qu'auparavant. La course à la couverture et aux sites s'est faite (et se fait encore) le couteau entre les dents: je n'ai jamais constaté d'arrangements ou d'accords entre les trois MNO, au contraire, contrairement aux légendes urbaines qui circulent.
Parmi ceux qui doutent se trouve l'Autorité de la Concurrence, au vu de son document de lundi dernier. Comme beaucoup, ils s'attendaient à un raz-de-marée de déploiement de sites Freemobile. C'est ce qui s'est passé pour les débuts des quelques 600 opérateurs de la planète ces trente dernières années.
Or le rythme de déploiement des relais-radio Freemobile reste inférieur à celui de la concurrence, même aujourd'hui !, bien que les 3 autres MNO devraient, en principe, avoir moins de besoins. Il n'en est rien évidemment, car ils continuent d'augmenter leur couverture 3G et la nouvelle en 4G LTE.
Ce que dit l'Autorité de la Concurrence, en substance, est que l'ARCEP devrait légiférer pour que Freemobile fasse ce qu'un opérateur de téléphonie mobile devrait faire, selon eux et selon les circonstances et contraintes du moment.