Court terme non. Tu vois une vague de dégroupage de SFR en ce moment; mais n'oublie pas qu'avant le mois d'avril, SFR n'a quasiment rien dégroupé alors que Free était sur un rythme très soutenu (300 NRA depuis le début de l'année).
Globalement, depuis que les grandes DSP sont terminées, SFR dégroupe à un rythme faible; au contraire Free a trouvé sa voie pour concurrencer SFR dans ses bastions (Oise, Moselle, Charente Maritime, Vosges...) et a donc des projets florissants : la moitié des Vosgiens ont été rendus éligibles en quelques semaines !
Au contraire, les données que tu me cites sont celles du passé (avance de SFR, et en effet il fut un temps où ils dégroupaient plus de 100 NRA/mois quand une DSP était terminée et que des dizaines de NRA minuscules étaient mis en service simultanément) ou des 2 derniers mois.
Maintenant, je te laisse juge des données récentes, ie des 6 derniers mois.
En novembre 2008, d'après Degroupnews :
SFR -> 2616 NRA équipés ADSL, 2560 en 2+, 2398 TV
Free -> 1982 NRA équipés ADSL/ADSL2+, 1982 TV de facto (tout NRA ouvert chez Free est équipé TV)
Et à ce jour :
SFR -> 2894 NRA équipés, 2661 TV soit 278 NRA dégroupés de plus et 263 en TV
Free -> 2279 NRA équipés, autant en TV et en ADSL2+, et 2323 NRA ont un DSLAM Freebox actif et recevront donc leurs connexions sous peu quand ils ne sont pas dégroupés.
Cela fait donc +300 NRA pour Free.
En termes de NRA réellement ouverts, sachant qu'une vague d'ouvertures est proche (50 NRA en attente ça fait pas mal) on peut dire que Free s'en sort d'autant mieux que les NRA dégroupés en ce moment sont de taille assez conséquente et en général déjà dégroupés par SFR : EQU57, NIL57,...
Quant aux taux, je parle bien d'une couverture nationale. Les régions peuplées sont globalement mieux couvertes par Free que SFR :
Rhône Alpes
Free 292 NRA, 64%
SFR 214 NRA, 58.6%
PACA
Free 231 NRA, 73.5%
SFR 202 NRA, 70.2%
IDF
Free 416 NRA, 97.4%
SFR 317 NRA (!), 94.8%
NPC
Free 117 NRA, 68.3%
SFR 109 NRA, 67.8%
Bref, c'est clair, net et sans appel. Et SFR a eu une vision qui s'est révélée désastreuse : les zones très bien desservies, ie l'Oise, la Moselle, la Creuse, le Limousin, les Pyrénées Atlantiques... ont souffert d'une telle QoS que leur part de marché est pour le coup très faible, le non dégroupé étant bien supérieur en termes de débit, et surtout le nombre d'abonnements Internet au fin fond de la Creuse est forcément bien plus faible.
Dégrouper des NRA de 50 lignes et moins, y installer des DSLAM capables d'accueillir des centaines d'abonnés, et finalement recevoir de temps en temps une connexion, celle du Parisien en vacances, Free n'a pas voulu. Logique après tout.
Résultat, plus que le beau chiffre, ce qui compte c'est la proportion d'abonnés effectivement dégroupés; et là SFR a clairement mal dégroupé, car dégroupé des zones où ses abonnés ne sont pas présents : l'année dernière, Free avait 85% de ses abonnés dégroupés, preuve d'un dégroupage bien ciblé (et d'une offre non dégroupée mal réputée, tu es mieux placé que moi pour juger du fondement des reproches). Et SFR, avec son réseau si étendu, a seulement 65% de ses abonnés dégroupés : les NRA dégroupés sont donc moins rentables, mal placés et finalement le dégroupage de SFR n'attire donc pas...
Ton argumentation semble donc tomber naturellement : si effectivement la course au dégroupage était efficace et nécessaire à la survie des FAI, SFR aurait une très forte proportion de dégroupés. Est-ce le cas ? Non.
Entre dégrouper et bien dégrouper, là est une distinction fondamentale.