Il ne faut pas tout mélanger dans cette loi :
Dire que la suspension d'un mois à un an de sa connexion internet après 3 avertissements est une sanction incroyablement lourde, comme on le voit régulièrement dans les médias français, ce n'est pas vraiment objectif…
Dire que c'est déjà obsolète, et qu'on pourra contourner facilement le truc... Pour commencer, mieux aurait valu ne pas le souligner, on ne va pas s’en plaindre J. Mais plus sérieusement, c’est comme pour les détecteurs de radars : malgré leurs existences, les radars restent dissuasifs.
Dire que c'est une atteinte à la vie privée, c’est déjà plus légitime... Mais on ne peut pas à la fois préconiser le financement par la pub, qui trace tous nos allers et venu sur le net pour cibler ses annonces, et s’opposer à ce que l’État vérifie les accès à des sites frauduleux.
Donc, à partir du moment où on est d’accord sur le fonds, à savoir que le téléchargement de contenus avec un copyright sans autorisation des ayants droits est illégal, on ne peut pas sérieusement être contre cette loi.
Bref, ne soyons pas hypocrite, le vrai débat n’est pas tant sur la forme (la loi) que sur le fond : est-il normal que la musique et la vidéo coûtent si chère ? Surtout quand il est si facile de l’avoir gratuitement (parfois plus que de l’acheter), et que le piratage ne pourra jamais être éviter, même avec une telle loi (sites miroir pour changer d’IP, ou tout simplement copie d’un CD emprunté à un ami) ?
Avant, quand on copiait une cassette, on avait une perte de qualité. Puis, avec les CD et les DVD, ça prenait du temps, ca ne vieillissait pas toujours très bien. Maintenant, on peut s’échanger plusieurs giga de contenu multimédia, des milliers de ziques et de vidéos en une soirée, sans même passer par internet ! Avec une qualité et une résistance au temps égale à l’originale !
La donne à changée, et l’industrie audio visuelle ne peut l’ignorer : ils doivent s’adapter ou disparaître.
En appliquant avec cynisme le principe de la loi de l’offre et de la demande, le même principe qui leur a permis de s’enrichir pendant tant d’années : le marcher va s’équilibrer. Les artistes peuvent vivre avec les concerts, les salles de cinéma, la publicité, les abonnements musicaux ou de VOD… Ils ne gagneront peut-être pas autant de millions qu’avant, mais ils ne vont pas non plus nous faire pleurer. J’échange bien mon boulot à l’usine et mon salaire contre le leur J.