Vous faites un raccourci inexact.
Google offre un service accessible sur le sol français, et il lui est demandé de respecter nos lois pour les services qui y sont rendus. Puisqu'il a mis en conformité le "google.fr", Il pourrait par exemple bloquer l'accès aux adresses google.com et autres non conformes depuis des territoires français, ce que je déplorerai bien entendu. Mais c'est juste pour montrer que ce n'est pas d'appliquer le droit français au reste du monde qui est demandé.
Emphase de mon fait. C'est bien le soucis, et là que tu fais un raccourci inexact. La CNIL ne dit pas que le Google français doit se soumettre à la loi, mais que les Google étrangers le doivent. Imagine que je sois citoyen US, une loi me permet de dire ce que je veux tant qu'il n'est pas prouvé que je sais que je mens et autres exceptions comme la trahison, c'est la liberté d'expression. J'écris un truc, référencé par Google, que toi tu demandes à être déférencé sous le droit à l'oubli. Google doit respecter la loi française, mais aussi la loi US. Il fait comment ? S'il obtempère je fais un procès je gagne, s'il n'obtempère pas tu fais un procès tu gagnes. C'est impossible à appliquer, et n'importe quel juriste te le dira.
La seule solution serait de proposer deux index différents, un vrai et un faux, en filtrant l'accès aux européens. Sauf que (contrairement à ce que certains technologiquement handicapés peuvent croire) c'est techniquement irréalisable, à moins d'installer un mur numérique autour de l'Europe façon Chine (et encore, hello Tor, hello VPN).
Et le droit à l'oubli est simplement une décision de la cour de justice européenne. Encore une fois, si une cour de justice chinoise décidait qu'il était illégal de parler de Tian'anmen, on serait dans une
situation identique légalement, selon le raisonnement de la CNIL.
Laissons le droit chilien aux chiliens, le droit japonais aux japonais, le droit européen aux européens, le droit suisse aux suisses.