Je viens de basculer aujourd'hui de la fibre posée par Orange (sur un réseau d'initiative publique: la fibre appartient à la collectivité) à Free. Cela n'a nécessité aucun refibrage, aucune pose de nouvelle gaine. Il y a eu juste remplacement du coupleur GPON Ethernet d'Orange par le coupleur GPON de Free en utilisant la prise murale fibre déjà posée. Cela n'a pas pris plus de 5 minutes chez moi (j'avais reçu la Freebox par UPS quelques jours avant)
Et j'ai bien la connexion Free 1Gbps/200Mbs (vitesse de synchro) et un débit effectif (mesuré sur Speedtest.net avec l'outil Windows) de 950Mbps/195Mbps
Note: avec l'appli en ligne, j'obtiens moins car on est limité par le javascript du navigateur qui consomme plus de CPU pour allouer/gérer les tampons mémoire, l'outil en ligne dans le navigateur web est moins efficace que l'appli qui n'a pas besoin de faire massivement appel à l'allocateur mémoire et au garbage collector; l'outil web ne peut pas mesurer correctement le débit au delà de 100Mbps alors que mon PC a 32 Go de RAM, et 8 coeurs à 3,2GHz, et que j'utilise un navigateur 64 bits: la mesure est même encore plus lente avec IE ou Edge qu'avec Chrome qui consomme moins de CPU. Pourquoi c'est couteux ? c'est la taille des tampons qui grossit vite avec le débit.
Noter aussi que le temps de ping chez Free est un peu moins bon qu'Orange (j'obtient au mieux 15ms sur un seul serveur, mais souvent 25ms à 60 ms sur la plupart des serveurs Speedtest.net et beaucoup de gigue, alors qu'avec Orange le temps de ping était stable à 9ms vers tous les serveurs et le débit maximum d'Orange était quasiment atteint en permanence... et même dépassé de plus de 15%)
Ce n'est donc pas un problème de configuration/optimisation du PC, et je pense que c'est lié au fait que les tests de Speedtest.net sont en IPv4 et que Free n'attribue plus d'adresse IPv4 unique mais on passe par un NAT). Les tests Speedtest.net en IPv6 (beta) eux sont bien plus rapides (y compris le temps de ping qui devient similaire à celui qu'on avait chez Orange). Le NAT de Free en IPv4 (adresse IP partagée) semble être un goulot d'étranglement (même pour les tests Speedtest.net qui se font en HTTP sur un port TCP stable pendant la session de test) et peut expliquer la gigue importante du ping ICMP (en IPv4) chez Free (je pense que le serveur NAT IPv4 de Free est mal configuré et pas optimisé pour ICMP et cela affecte aussi le temps de résolution DNS en IPv4: si je configure le DNS de la Freebox sur les serveurs IPv6 d'OpenDNS, c'est beaucoup plus rapide, car la plupart des requêtes DNS ne sont pas en sessions TCP, mais en datagrammes UDP,, où le NAT est là aussi limité de la même façon qu'ICMP)...
Bref, vive IPv6, mais soyez conscient du fait que Free ne donne plus d'adresse IPv4 fixe, même pour les abonnés fibre, et que les performances s'en ressentent un peu (en dépit de la synchro à 1Gbps), surtout aux heures les plus chargées (début de soirée), et que ce n'est pas lié réellement à l'engorgement des liaisons et routeurs en amont.
En revanche il y a bien un effet très notable chez Free des performances pour les connexions vers les autres opérateurs: certains sont bons (sites chez OVH, ou Orange par exemple, même hors de France) mais d'autres sont assez mauvais (même les sites de Free !). Les "peerings" de Free (à Vitry-sur-Seine) sont moins bons que ceux à Courbevoie ou Aubervilliers (Orange, SFR, et la plupart des réseaux européens ou américains).
Pour l'instant je ne me plains pas, mais cette tête de réseau (le POP de Free à Vitry-sur-Seine) ne semble pas prêt à suivre l'augmentation de débit et commence déjà à faire sentir des saturations, et que Free devra améliorer en mettant de la connectivité supplémentaire entre Vitry et les gros POPs français des backbones. En revanche sur certains noeuds régionaux (Limoges, ou Rennes) le débit est excellent (si les sites web visités y sont hébergés) et il n'y a pas de discriminations notables de débit entre opérateurs qui y sont présents (cela suggère que Free doive mailler un peu plus son réseau pour éviter de tout centrer à Vitry-sur-Seine quand il peut y avoir des routes plus directes et moins chargées par d'autres POP, dont ceux de Rennes, Limoges, Lyon) et que Free augmente aussi sa capacité de peering avec Londres, Amsterdam, et Madrid, ainsi qu'avec les USA (côte ouest et est), car même Google a des problèmes de gigue importante (qu'on ne voit pas chez Orange): Free apparemment ne veut pas régler ses différents avec OpenTransit et avec le britannique BT.
Mes tests montrent également un engorgement notable vers la Réunion et un assez mauvais débit avec la Chine (notamment pour les sites de supports de matériels informatique et mises à jour) et la Russie (certains fournisseurs vidéo), et c'est encore pire avec Taiwan (certains matériels pour PC), le Japon (Sony...) et la Corée (Samsung, LG...); mais aussi un débit très instable l'Azerbaijan, la Pologne et la Roumanie, où on compte de gros hébergeurs de solutions libres.