Comment Free a-t-elle pu lancer de telles offres ?
« La base en est le mécanisme d’asymétrie des terminaisons d’appels et de SMS. En cas de
communication entre deux opérateurs – qu’il s’agisse de voix ou de SMS –, une facturation
réciproque est effectuée. Lorsqu’un nouvel opérateur entre sur un marché, les usages sont que, pour
faciliter son arrivée et encourager la concurrence, un avantage lui soit donné. Cet avantage est
constitué par une asymétrie dans la facturation. Plus précisément, le nouvel opérateur touche
davantage d’argent lorsqu’il bénéficie d’une communication venant d’un réseau tiers que lorsque luimême
utilise ledit réseau tiers. Sans revenir sur le principe même de l’asymétrie – il ne serait
aujourd’hui pas tout à fait honnête de considérer que toute asymétrie est scandaleuse –, il faut
souligner cependant que le modèle économique de Free est basé sur le bénéfice d’une terminaison
d’appel sur les SMS extrêmement élevée. Les dirigeants de Free ont fait savoir publiquement qu’ils
attendaient une terminaison d’appel de 2,85 centimes d’euros par SMS. Or ce niveau est
inadmissible et injustifié ; il revient à faire financer le développement de Free par l’ensemble des
autres opérateurs. Compte tenu de l’usage moyen d’un utilisateur d’un téléphone mobile, retenir la
proposition de Free reviendrait à faire financer par les autres opérateurs le forfait de 19, 99 euros à
hauteur de presque 10 euros. C’est ce mécanisme de la terminaison d’appel qui permet à la société
Free de formuler les tarifs qu’elle offre ».
Contre-vérité
« La société qui détient le record de marge sur le fixe, c’est Free ! La marge brute sur les activités
internet y représente en effet 39 % du chiffre d’affaires ; elle est supérieure à celle de France
Télécom Orange sur la téléphonie mobile ! »
« La désinformation de Free consiste notamment à affirmer que les marges des opérateurs de
téléphonie mobile et que les prix des services correspondants sont excessifs en France. »
Xavier Niel
« M. Niel a en effet effectué plusieurs déclarations sur son
modèle social. Free serait une sorte de coopérative ouvrière ou chacun serait payé au même tarif, où
le dirigeant ne toucherait qu’un ridicule salaire annuel de 173 000 euros, 70 % du capital de la société
appartenant à ses salariés. Mais si M. Niel ne se paye que 173 000 euros, les comptes publiés l’an
dernier par la société Iliad indiquent qu’il a touché 14 millions d'euros de dividendes ! Par ailleurs, si,
en effet, un peu plus de 65 % du capital sont détenus par les salariés, M. Niel en détient à lui seul
62 % ! »