Maintenant, si vous êtes en mesure d'établir un modèle industriel où vous démontrez qu'il est possible, sinon de gagner de l'argent, au moins de ne pas en perdre, en proposant une "hot-line" à 0,34 euro par minute, basée exclusivement en France, avec des techniciens de niveau 2, je serai le premier intéressé !
Salut !
J'ai plusieurs remarques !
1/ Contrairement à ce que bon nombre d'employeurs (pour ne pas dire tous) veulent nous faire croire le salaire "chargé" ne représente pas le double du salaire brut mais "seulement" 30% de plus !
Vous n'avez pas bien compris :
Il était question du coût employeur, qui n'a pas été calculé comme le double du salaire brut comme vous le dites mais du salaire net.
C'est-à-dire :
Salaire net + cotisations et charges "employé" (= salaire brut) + cotisations et charges "patronales" + divers "avantages" prévus par accords ou par usage (mutuelles, restauration, prévoyance, ...).
Je vous invite par exemple à comparer la case "net à payer" de votre bulletin de paie (ce que vous touchez à la fin du mois) et la somme de tous les montants qui indiquent ce que l'entreprise paie chaque mois.
Généralement, si vous touchez 1000 euros à la fin du mois, votre entreprise a elle dépensé 2000 euros.
Car ce qu'ils oublient de dire c'est qu'ils bénéficient d'allègements de charges pour toutes les catégories de salariés.
Non, pas TOUTES.
Il y a un seul minimum légal : le smic.
Bon nombre de conventions collectives prévoient un minimum conventionnel inférieur au smic, les autres prévoient un minimum qui est à peine supérieur au smic.
Il existe en outre, dans ces mêmes conventions, des positions/coefficients qui augmentent le salaire minimum en fonction du "grade" du salarié.
Ainsi, le minimum pour un N1 est plus bas que pour un N2, etc.
Bon nombre de salariés de ce secteur d'activité sont employés à temps partiel et non à temps complet même s'il y en a un nombre non négligeable qui sont en temps complet.
Temps partiel ==> recettes partielles (proportionnelles au temps de travail, non )
Il n'est pas nécessaire de regrouper les salariés dans un centre d'appels.
Les services audiotel optent pour le télétravail (donc pas de frais importants d'infrastructures).
Mais frais quand même, et à mon avis le regroupement de lignes coûte moins cher que la prise en charge des abonnements individuels.
Lorsqu'une intervention est nécessaire elle est facturée au FAI et il n'est pas nécessaire de rattacher les techniciens à la "hotline".
Relisez la news et l'article associé : les personnes qui répondront SONT des techniciens N2.
La façon dont le pb a été posé n'est pas la bonne.
Si, si : que coûte un salarié // qu'est-ce qu'il rapporte.
C'est ce qui intéresse les patrons : la différence entre ce qui rentre et ce qui sort de son porte-monnaie.
En terme de rentabilité, c'est le seul calcul possible.
Dans votre démonstration, vous nous avez juste démontré qu'une hot-line externe gagne de l'argent en facturant son service à son client, non par les taxes des communications.
C'est la réalité des choses : 0,34 euro par minute ne permettent pas d'être rentable avec des techniciens qualifiés en France.
En résumer je dirais que pour bien cerner la problématique il ne faut pas avoir une approche de salarié mais d'employeur.
C'est justement une approche d'employeur que de calculer les coûts de fonctionnement de sa boîte, y compris salariaux.
Ce n'est pas au salarié de se poser ce genre de question.
Quant à moi j'ai appris à me méfier des discours à la Ernest
C'est une excellente chose.
Continuez, Ernest
Bonsoir cher ami !
Avec vous je commence à avoir l'habitude des réactions épidermiques je vais néanmoins tenter de vous apporter quelques éclaircissements...
Avant tout (la remarque ne vient pas de vous mais je profite de cette occasion pour répondre dans la foulée) il est évident que le smic s'applique de droit si le minimum conventionnel est inférieur au smic.
Cela me semblait tellement évident que je ne l'ai pas précisé !!!
1/ Je rappelle que l'on parle de la hotline que FT compte mettre en place donc FT n'a pas à reverser quoi que ce soit à quiconque !!!
DONC les 0.34 euros/ min vont dans sa poche !!!
2/ Concernant les cotisations : peut-être que je vous apprends quelque chose que vous savez déjà mais un employeur raisonne en salaire brut et non en salaire net.
L'URSSAF fait peser les cotisations d'une part sur le salarié et d'autre part sur l'employeur.
Ce qui signifie que sur un salaire brut de 100 euros environ 23 euros seront retenus au titre de la participation salariale.
DONC le salarié va percevoir 100-23 = 77 euros net.
L'employeur de son côté va cotiser à hauteur d'environ 30% (Attention ce chiffre tient compte des allègements de charges).
DONC toujours avec une base 100 le montant versé par l'employeur s'élève à 30 euros.
Résumons :
L'URSSAF va collecter 23 euros (financés par le salarié) + 30 euros (financés par l'employeur) = 53 euros
L'employeur a donc déboursé 100 euros (salaire brut) + 30 euros (part patronale des cotisations) = 130 euros.
Dans votre raisonnement vous semblez penser que c'est l'employeur qui finance la part salariale des cotisations...
Pouvez-vous m'expliquer alors pourquoi vous avez des retenues "sociales" sur votre salaire si c'est votre employeur qui est censé les prendre en charge ?
Autre erreur de raisonnement :
On n'ajoute pas des cotisations sociales (part salariale) sur un salaire net mais l'inverse !!!
C'est à dire que l'on retient des cotisations salariales sur le salaire brut pour obtenir un salaire net !!!!
En revanche l'employeur qui veut savoir combien lui coûte un salaire "chargé" va ajouter sa part patronale au salaire brut !!!!
Dernière précision concernant les cotisations sociales : le véritable terme est celui de cotisations et non charges même si dans le jargon employeur on utilise l'un pour l'autre.
Par ailleurs contrairement à ce que vous semblez penser les cotisations ne viennent pas se cumuler aux charges puisque ce sont 2 termes différents qui sont utilisés pour désigner la même chose...
De toute évidence il apparaît que vous ne maîtrisez absolument pas la lecture et l'interprétation d'une fiche de paie.
3/ Concernant les allègements :
Si toutes !
Je vous renvoie aux dispositifs d'allègement relatifs aux ARTT 35h, aux allègements prévus par l'URSAFF en cas de création d'entreprise, aux allègements relatifs aux zones franches, aux allègements inhérants aux zones sinistrées, aux allègements dont j'ai parlé hier...
Bref les dispositifs sont nombreux et variés et ça serait trop long de rentrer dans le détail.
4/ Concernant le salaire minimum :
Bien sûr que le salaire varie en fonction du grade !!!
Guillaume de Lapalisse n'aurait pas dit mieux...
Il faut néanmoins revenir au postulat de départ : gagner de l'argent grâce à une plateforme téléphonique !
Pour cela je suggérais de scinder l'activité "télédiagnostique" de l'activité dépannage in situ.
En clair le hotliner qui répond au téléphone ne fait que répondre au téléphone et vérifier l'état du matériel à distance grâce à une ou plusieurs applications informatiques pour orienter le technicien qui va intervenir sur place.
Dans mon modèle un N1 est suffisant pour procéder à ce contrôle préliminaire.
A ce titre la formulation des grilles de classification conventionnelles est suffisament large pour permettre une grande liberté à l'employeur.
De plus rien n'oblige l'employeur à payer plus que le minimum conventionnel ou à défaut le minimum légal.
Dans ces conditions je ne vois pas pourquoi l'employeur le ferait, surtout s'il démarre cette activité...
Les avantages auxquels vous faites allusion n'ont aucun caractère obligatoire, exception faite de certains régimes de prévoyance qui PEUVENT être prévus par la convention collective.
Encore que là encore l'employeur n'est pas systématiquement tenu d'abonder.
Autrement dit même si le salarié bénéficie d'une mutuelle elle financée le plus souvent par le salarié lui même.
5/ Concernant le temps partiel :
En fait ce que j'ai voulu dire c'est que plutôt que d'avoir une structure de coûts fixes on peut améliorer la rentabilité de la plateforme en optant plutôt pour une structure de coûts variables (recours massif aux temps partiels).
Encore une fois le raisonnement me semblait tellement évident que je n'ai pas voulu insulter votre intelligence.
6/ Concernant la prise en charge des abonnements téléphoniques :
Dans mon modèle économique l'employeur n'a aucune raison de prendre en charge cet abonnement puisque les salariés en question utilisent également leurs lignes à des fins personnelles.
Tout au plus pourrait-on envisager une participation minimale de l'employeur qui sera de toute façon inférieure à celle du coût de l'abonnement.
En revanche vous auriez peut-être raison si le salarié était amené à émettre des appels pour les besoins de son employeur mais nous ne sommes pas dans cette configuration puisqu'il s'agit d'appels entrants pour le salarié.
7/ Concernant le niveau des techniciens :
Justement j'ai relu la news !
Il est question de techniciens spécialement formés (dixit) mais à aucun moment de techniciens N2 !!!
Je ne sais pas où vous êtes allé chercher cette information, à moins qu'il ne s'agisse de votre interprétation...
Donc je vous renvoie à ma remarque numéro 4 : un N1 est suffisant.
8/ Concernant l'exemple que j'ai pris :
En fait je dis plusieurs choses :
Certes vous avez raison sur la rentabilité d'une hotline externe mais ce n'est pas ce que j'ai voulu mettre en avant.
Je voulais vous démontrer que les projections (CA, Nb d'appels...) que j'ai réalisées sont réalistes car elles ont été faites à partir de données réelles.
Pour faire simple un buisness plan se construit de la manière suivante :
On commence par faire une estimation du C.A (voir les données que j'ai retenues) après on étudie les structures de coût.
C'est à ce moment là que l'entrepreneur décide d'internaliser ou non tout ou partie de ses coûts.
Donc si vous avez bien compris mon modèle économique, qui certes peut être affiné, encore que je ne suis pas entrain monter un projet de création d'entreprise sinon je ne vous exposerais sûrement pas ma stratégie, j'ai proposé plusieurs pistes de réflexion :
a) Une hotline composée uniquement de N1 payés au SMIC dans un premier temps, les N2 relevant d'une autre structure.
b) Pas de Centre d'appels mais recours au télétravail : donc pas de frais de structure.
Je rappelle que le télédiagnostique requiert juste un PC et une ligne téléphonique.
Je rappelle également que les salariés devront posséder leur propre PC et leur propre ligne téléphonique.
Après tout bon nombre de sociétés ne fournissent pas nécessairement un véhicule et un téléphone à leurs commerciaux...
c) F.T ne reverse à personne d'autre les 0.34 euros/min et utilise son propre réseau pour acheminer les communications à ses salariés.
d) Rien n'empêche F.T d'utiliser les outils de diagnostique qu'il possède déjà (ceux utilisés pour ses clients wanadoo).
Maintenant si vous prenez un par un les différents éléments de mon hypothèse de départ vous verrez qu'on les retrouve (pas forcément tous réunis) chez les différents acteurs et assimilés du marché.
Je veux bien croire que ce modèle économique soit un peu difficle à appréhender pour un non initié d'autant plus qu'il s'agit juste de pistes de réflexions pour l'instant.
Je veux bien croire aussi que vous soyez sceptique quant à la faisabilité de ce modèle mais je vous rappelle que les services audiotel de voyance et compagnie dégagent des marges en s'appuyant sur le modèle économique que je viens de décrire.
Je conçois également que vous ayez envie d'apporter votre pierre à l'édifice, et c'est tout à votre honneur, mais de grâce ne réagissez pas sur des sujets que vous ne maîtrisez pas (Droit Social notamment) pour affirmer, qui plus est, des contrevérités.
Je vous renvoie à vos réflexions sur les charges sociales notamment.
Voilà.