Lors de la dernière séance, les élus du syndicat des communes ont écouté durant une heure un exposé détaillé tant technique que législatif sur leur obligation d’ouvrir Tubéo aux opérateurs historiques. La concurrence s’ouvre.
Ils ont dû rester attentifs durant une heure mercredi soir à la salle polyvalente de Bining. Les élus du syndicat des communes du Pays de Biche ont écouté les interventions des spécialistes de la télécommunication. Ils ont rappelé aux élus leur obligation de se mettre en conformité avec la loi en ouvrant Tubéo aux opérateurs commerciaux de service que sont SFR, France Télécom Orange et Free. D’autant que le réseau, largement subventionné, doit « être plus vertueux que les autres ».
« La démarche suppose des adaptations : introduire de nouveaux services, une grille tarifaire et raccorder ce qui ne l’est pas encore… », ont rappelé les spécialistes. Tubéo, avec ses 100 mégabits de capacité, est classé « ultra haut débit » au titre de la commission européenne. Un atout pour attirer les mastodontes du secteur.
Ils auront le choix entre un contrat longue durée (20 ans) avec un droit d’usage ou la location de courte durée (2 ans).
18 000 prises ont été validées par l’autorité de régulation. Les opérateurs devront s’acquitter d’un droit d’entrée (1 500 €), puis d’un abonnement mensuel (600-800 €) et de frais de maintenance en fonction du nombre de prises.
D’après les spécialistes conviés, France Télécom aurait un manque à gagner de 150 000 € par mois suite à la perte de clients dans le Pays de Bitche depuis le lancement de Tubéo.
Encore largement investir
« Vous allez perdre des abonnés, c’est certain, mais vous allez refacturer aux utilisateurs du réseau. Vous aurez des charges en moins pour des revenus équivalents », a assuré l’un des intervenants.
L’investissement global du déploiement du réseau Tubéo a coûté pas loin de 20 M€. « Ce n’est pas assez ! Vous devez finir les annexes, les zones d’activités, aller chercher les habitants isolés. Il faudra investir 6 M€ jusqu’en 2023. Vous avez 2,3 M€ de charges par an dont 400 000 € de personnel et 300 000 € de maintenance. Il faudra dépenser un peu plus en communication et en marketing. Mais Tubéo vous rapporte entre 240 et 250 000 € par mois … » Sans compter que dès 2015, le matériel installé devra être renouvelé : soit un investissement estimé à 100 000 € par an.
« L’avenir est au réseau de capteurs. C’est un outil d’aménagement du territoire formidable qui permettra de réduire le coût des collectivités (trouver les fuites d’eau, réguler les feux tricolores) », appuie le spécialiste.
Des élus écoutent religieusement ; d’autres regardent dans le vide. Le sujet semble en dépasser plus d’un. « Ça fait plus de six mois qu’on travaille sur le sujet. Vous êtes d’accord ? », lance Daniel Zintz, le président. « De toute façon, on n’a pas le choix, c’est la loi », réplique un élu. Le point est voté à l’unanimité.
article du RL par Aude FAYOLLE-SCWHARTZ du 05/02/2013
http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2013/02/05/le-reseau-tubeo-va-s-ouvrir-a-la-concurrence