Un très haut débit pour toute l'agglomération
Rennes Métropole prend la maîtrise du réseau internet dans ses trente-sept communes, à l'aide d'une délégation de service sur la construction et l'exploitation.
Quelle est la situation aujourd'hui · Les besoins augmentent, aussi bien dans les foyers que dans les entreprises. Les offres techniques sont de plus en plus séduisantes. « Si un ami a telle ou telle technologie, on a envie de l'avoir aussi », note Martial Gabillard, vice-président aux technologies de l'information et de la communication (TIC). C'est bien le problème. Pour l'ADSL, entre le dégroupage (1) total, partiel, ou pas de dégroupage du tout, les utilisateurs d'internet ne sont pas égaux, ni en terme de débit, ni en terme de prix. Certains, comme les habitants d'une partie des communes de Parthenay, Clayes, Chevaigné, n'ont même pas d'offre haut débit. En gros, plus on s'éloigne du centre de Rennes, moins l'offre est bonne.
Pourquoi la communauté d'agglomération souhaite réguler les offres haut débit · Les élus sont partis de ce constat : « Nous voulons lutter contre la fracture numérique territoriale et sociale », explique Martial Gabillard. « Sans l'intervention publique, le fossé va s'accroître, même si les opérateurs font quelques progrès. » Ils ont aussi regardé ce qui se faisait ailleurs et profité de l'expérience d'autres agglomérations ou départements. Rennes Métropole souhaite aussi rester dans la course nationale et européenne des agglomérations étiquetées « TIC ». « Le développement et la productivité des entreprises dépendent de l'utilisation du haut débit. »
Comment va-t-elle s'y prendre · Déjà, la moitié des 37 communes ont remis leurs réseaux câblés à niveau, l'ont programmé ou y réfléchissent. Une étape indispensable pour accueillir les évolutions technologiques. En effet, au-delà de l'ADSL (lignes téléphoniques), des réseaux câblés, du Wifi ou Wimax, l'agglomération souhaite développer l'offre en fibres optiques jusqu'à l'abonné ou l'immeuble. Il faut aussi savoir que le problème de l'ADSL aujourd'hui, ce sont les centraux téléphoniques : ils appartiennent à France Télécom. « Nous allons constituer un réseau de collecte neutre », explique Norbert Friant, responsable de la mission. « Les gens attendent des offres dégroupées. »
Qui construira le réseau · Les élus ont approuvé, hier soir, à l'unanimité, les modalités de gestion du réseau. Rennes Métropole ne prendra pas complètement en charge le réseau, il le déléguera à un opérateur (ETDE, LD collectivité...). La construction du réseau est assurée et financée par cet opérateur qui retombe sur ses pieds grâce à la location de son réseau pendant 15 à 22 ans. Ensuite, ce réseau devient la propriété de Rennes Métropole. Ainsi, l'ensemble des fournisseurs d'accès ont la même offre ce qui devrait les amener à proposer, grosso modo, les mêmes tarifs aux utilisateurs.
Alexandra BOURCIER.
(1) La ligne téléphonique est raccordée à un autre opérateur que France Télécom ce qui permet de ne pas avoir à payer un abonnement à France Télécom.
Rennes Métropole souhaite signer le contrat de délégation de service public courant 2007. Le réseau s'ouvrira par tranches et mettra environ 18 mois à être opérationnel.
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