Tiens un extrait :
"MARC, employé de Free à l'assistance téléphonique
CELA fait presque un an que Marc*. 32 ans, travaille à la hot-line de Free. Un micro-casque sur les oreilles, il reçoit chaque jour plusieurs dizaines d'appels d'abonnés. « La consigne, c'est de garder un client le moins de temps possible en communication et de tenter de résoudre très rapidement son problème pour, le plus vite possible, en prendre un qui patiente sur une autre ligne. Les fournisseurs d'accès se font la course sur les temps d'attente à leurs services d'assistance par téléphone. Chez Free, on en est encore à six minutes en moyenne en période de pointe, entre 18 heures et 21 heures, alors que d'autres sont à moins de deux minutes. Pour le client, ça fait long, surtout à 0.34 € la minute... Je comprends qu'il y en ait qui hurlent... »
« Une petite entreprise qui a grossi trop vite »
Le manque de personnel n'est pas en cause. Fort de 850 personnes en France aujourd'hui, le service téléphonique pour la clientèle ( 1,3 million d'abonnés en haut débit) est conséquent L'organisation du travail est, elle, plus étonnante. « Les trois quarts d'entre nous font correctement leur travail mais certains sont les champions de la prime ». continue Marc 1l faut dire que chez Free. la course au bonus est une véritable institution. « Nous sommes tous payés au Smic, sans possibilité d'heures
supplémentaires, mais avec toute une série de primes qui permettent d'augmenter sensiblement les salaires. On touche par exemple 10 € de plus par jour si on arrive à l'heure au travail et encore 15 € si on réussit à faire six heures et quart de communications dans la journée... C’est un fonctionnement hallucinant parce que certains en font une priorité, sans trop se soucier de la qualité de leurs réponses aux clients. »
Les choses s'améliorent pourtant à grands pas. « Il y a une quinzaine de nouvelles embauches chaque semaine, toutes à niveau bac + 2. Mais il manque terriblement de techniciens, ceux qui interviennent directement sur le terrain pour les problèmes de connexions. Et pour cause : leurs salaires ne sont pas primés. » Pour expliquer les déboires de Free et les multiples plaintes de ses clients, Marc avance une explication : « Free n'est pas une mauvaise société, mais c'est une petite entreprise qui a grossi trop vite. Les premières offres étaient conçues pour des technophiles, des gens qui savent s'en sortir en cas de souci technique. Quand les tarifs de la Freebox sont arrivés, avec le haut débit, le téléphone et la télé numérique pour 30 € par mois, il a été impossible de digérer les demandes des nouveaux abonnés... »
A.R."
* Le prénom a été modifié.
Sur le mécontentement des clients..c'est bien plus fort !!!