Exposé du problème :
-> Orange loue une interconnexion et une itinérance à Free sur son propre réseau.
-> Orange se plaint de l'impact des usages des abonnés Free sur son propre réseau et sur ses abonnés.
-> Orange menace de "couper le tuyau" tant que Free n'aura pas résolu des problèmes techniques dont Orange affirme que Free en est seul responsable.
-> Free ne dit rien...
Si mes souvenirs sont bons, l'accord est souscrit entre Free et Orange pour une période de 4 à 5 années. Ce faisant, on peut imaginer que Orange ait garanti à Free un service d'itinérance opérationnel et obéissant à des minima de qualité pour cette période. Certes, il semble que le nombre d'abonné Free soit très élevé au regard de ce qui était attendu pour le démarrage de son offre, mais on peut imaginer que le nombre d'abonnés actuel est inférieur à ce que Free et Orange ont projetés pour les dernières années de leur accord.
Ce faisant, la question se pose - et met en relief la responsabilité technique des 2 opérateurs - de la pertinence de leur analyse technique initiale...
L'impact des abonnés Free sur la qualité du réseau d'Orange semble difficile à admettre dans la mesure où, même dans le cadre d'un optimisme béat, le nombre d'abonné de Free ne saurait excéder les 3 millions, soit moins de 10% nombre total des abonnés gérés par Orange pour lui-même où les MVNO qu'il supporte. En outre, si l'accord d'itinérance comportait des éléments restrictifs sur les communications Voix ou DATA des abonnés Free, Orange aurait opéré un filtrage en amont de ses propres abonnés... à moins que les solutions de gestion de flux adoptées par Orange pour ses abonnés Sosh ou ceux des MVNO partenaires relèvent d'une politique technique "low-cost" dont aurait également "bénéficié" Free ? Étonnamment, ces derniers semblent être les seuls - d'après les médias - à avoir été impactés par les pannes imputées à Free ?
Dans ce dernier cas il peut sembler logique qu'Orange cherche une solution au rétablissement d'un service fiable pour Sosh et ses MVNO, au détriment de Free qui aura eu le défaut de trop séduire trop vite ?
On peut croire que Free soi-même, n'ait pas cru à une telle déferlante et n'ait donc pas été suffisamment vigilant sur les différents scénarii dont faire la simulation... technique ou financière au regard d'Orange.
Si tel était le cas, Free aurait sa part de responsabilité dans les difficultés que rencontrent aujourd'hui ses abonnés, et le moins que puisse faire M. Niel est de le constater publiquement et d'annoncer à ses abonnés - qui ne lui en veulent probablement pas encore - un échéancier pour le retour à la normale du service.
A charge d'Orange maintenant : dans le cadre d'un accord technique et commercial entre deux partenaires, on aurait pu imaginer que notre opérateur national aurait eu à cœur de prouver son excellence technique - y compris aux abonnés de Free - en permettant à son client (Free) de se reposer sur son expérience. Au lieu de cela, on a le vague sentiment d'une espèce de traquenard tendu au petit nouveau - la communication sibylline d'Orange excelle en cela - dont on met en avant les supposés défaut de professionnalisme. On se posera donc la question de l'honnêteté intellectuelle d'un fournisseur obtenant 1milliard d'Euros de son client, tout en espérant qu'il trébuche, quitte à lui donner une bonne bourrade dans le dos au bon moment.
L'avenir nous donnera peut-être le fin mot de l'histoire.