Je te trouve un peu expéditif yoann007 ... il n'y a pas que des geeks pour s'interresser au rapport entre l'état et le numérique, d'autant plus qu'on assiste de plus en plus fréquemment à des mascarades honteuses (parodies de débats) dans un hémicycle qui se donne en spectacle sur LCP.
Si une campagne électorale devait se limiter à des discours de démagogie destinés au plus grand nombre (comme c'est le cas en ce moment), je préfère tout de suite crier haut et fort mon sentiment de dégout de la société (en général) et de la politique (en particulier).
A force de ne poser que des questions idiotes aux candidats (et d'accepter les réponses stupides ou insipides), on va finir par se retrouver avec un roi (ou une reine) des c.. à l'Elysée. Le scrutin direct a ce petit travers : tout le monde vote (on ne passe pas par une étape intermédiaire sensée élever le débat). On ne fait plus de discours à l'intention des "élites" ... c'est à dire qu'on ne s'adresse plus du tout à ceux qui devraient prendre, un peu plus que les autres, le destin de la société en main (avant, on avait une intelligencia motrice, maintenant, on n'a plus que des profiteurs et des cerfs), on se nivelle dans la moyenne pour parler au gros du troupeau. Résultat : celui qui peut réussir s'engraisse comme il peut : il n'a évidemment plus la moindre vocation sociale (puisqu'on lui a enlevé tout sentiment d'ascendance morale).
De plus, on commence à attaquer le principe des 500 signatures (pour être encore plus "direct") ce qui ne me rassure pas quant au niveau futur des débats (on pourra de plus en plus mélanger les genres et se faire élire président pour son tour de poitrine).
Le jour où on dira haut et fort que c'est pour contrebalancer le fait que les cons ont aussi le droit de vote qu'on a inventé l'histoire des 500 signatures, on renvera peut-être certains partis à l'endroit qu'ils n'auraient jamais du quitter : celui de "courant politique".
Ce genre de thème doit avoir une place dans le débat comme les autres. Il y a une philosophie derrière les meilleures politiques. Pour moi, il est important de laisser les candidats exposer leur analyse d'un sujet comme celui-là (ne serait-ce que parcequ'il n'est pas facile et parce que l'auditoire est, théoriquement, capable de comprendre des réponses complexes).
Sinon, on pourra continuer de parler du prix des patates et du SMIG ... du million de chomeurs en moins si on divise par deux les charges (de villier) ... de notre unique SNLE (ségo) ... ou des avantages fiscaux post-mortem (sarko) qui n'ont de sens que dans une vision dynastique de la société.
Quand je vois ce qui se dit dans cette campagne, je me dis que les politiques ont vraiment beau jeu de prendre tout le monde pour des c...
C'est en écoutant les candidats (bien informés je suppose, sur ce qu'est la France qui vote) que je comprends maintenant qu'on est mal barrés : Personne ne réagit ... les trucs les plus ahurrissants passent à l'as ...
Ils sont nuls, mais s'ils passent, c'est bien qu'on les mérite.
On peut déjà se faire élire en "laissant entendre qu'on a quelquechose à dire" ... et bien il ne reste plus qu'une étape à franchir : le président loto.
Le politique doit prendre position quand le pouvoir judiciaire est désarmé : par exemple, quand des sociétés comme Microsoft, en situation de quasi monopole, répercutent plus qu'intégralement le prix des amendes infligées par l'europe sur celui de Vista. Résultat : c'est le petit consommateur qui paie pour que microsoft puisse continuer à faire de la vente forcée. Sans le concours des politiques, il ne sera pas possible de sortir de ce genre de situation. Ce n'est qu'en protégeant le libre et en incitant activement à la concurrence (par des mesures en faveur du GPL) qu'on peut espérer infléchir la position de sociétés prettes à payer de lourdes amendes pour noyauter un peu plus le paysage numérique.
Je ne me reconnais pas dans le discours actuel de cette campagne. Je dis donc que je reviendrai à la politique quand la politique reviendra à moi. Et ce sujet me tient particulièrement à coeur : il s'agit de voter des mesures concrètes ayant un impact immédiat (on ne parle pas là de mesures économiques "floues" ayant "peut-être un jour" un impact sur tel ou tel macro-indicateur).